Le Président de l’Union des Comores, Ikililou Dhoimine a réintroduit la question mahoraise à l’ordre du jour de la 68ème Assemblée générale des Nations Unies. Ikililou a dénoncé la violation du droit inaliénable de circulation des personnes entre l’île de Mayotte et le reste de l’archipel des Comores.
En prenant la parole devant la tribune de l’ONU, lors de la 68ème session ordinaire à New York, le Président comorien, Ikililou Dhoimine, a accusé la France de violation du droit. Paris empêche à la population comorienne de pouvoir circuler dans l’archipel des Comores, composé notamment par l’île de Mayotte qui est sous l’autorité française. En effet, depuis 1994, la France a instauré un visa entre Mayotte et les autres îles comoriennes. Acte qui a été dénoncé à plusieurs reprises par les autorités comoriennes, en vain.
«Le plus grand cimetière marin du monde»
Pour se réconforter, les Présidents comoriens se lâchent devant l’Assemblée de l’ONU où ils obtiennent le soutien d’une large majorité. Ce jeudi 26 septembre, c’est le visa Balladur que le chef de l’Etat comorien a fustigé. Un visa imposé aux Comoriens des trois îles (Ngazidja, Anjouan et Mohéli) désireux de se rendre à Mayotte. Plusieurs centaines de morts sont recensés tous les ans aux larges des mers comoriennes. Des victimes composées par une jeunesse comorienne qui tente de franchir l’obstacle des courants marins et des vagues, au péril de leur vie.
« Ce visa qui a, à ce jour, entraîné la mort de près de 10 000 de mes compatriotes, fait du bras de mer séparant Mayotte des autres îles, le plus grand cimetière marin du monde. Notre conscience commune nous oblige à agir vite », a déclaré le Président Ikililou. L’occasion pour lui de rappeler que la question mahoraise figurera chaque année à l’ordre du jour des Assemblées de l’ONU et que les autorités comoriennes prennent l’engagement de rendre compte de l’évolution des dites négociations, jusqu’à trouver une solution sur la question de la souveraineté nationale des Comores. Un avis qui est loin d’être partagé par la France et par Mayotte.
En début d’année, le Président comorien était reçu par son homologue français, François Hollande, et tout le monde comptait sur ce tête-à-tête pour vider ce contentieux territorial qui envenime les relations entre les deux pays. En vain. On ne parle pas des sujets qui fâchent devant la France.