Les élections législatives aux Comores, prévues pour le 12 janvier 2025, s’annoncent sous tension, avec une incertitude quant à la participation de l’opposition.
En janvier et février 2025, l’archipel des Comores sera le théâtre d’élections législatives et communales cruciales pour son avenir politique. Mais alors que les échéances se rapprochent, l’incertitude plane sur la participation de l’opposition, laissant présager des élections potentiellement déséquilibrées.
Un calendrier électoral bien défini
Le président comorien Azali Assoumani a vraisemblablement convoqué le corps électoral pour le 12 janvier 2025, date du premier tour des élections législatives. Le deuxième tour, ainsi que le scrutin des élections communales, se tiendront simultanément le 16 février 2025. Les candidats devront déposer leurs dossiers entre le 1er et le 10 novembre auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de ses antennes locales. La campagne électorale débutera le 11 décembre 2024 et s’achèvera le 10 janvier 2025, dans un contexte marqué par des tensions politiques croissantes.
Suite à une loi adoptée en février dernier, l’Assemblée nationale des Comores comptera désormais 33 sièges, contre 24 auparavant. Ce changement vise à améliorer la représentation des différentes circonscriptions à travers le pays. Avec près de 339 000 électeurs répartis dans 868 bureaux de vote, ces élections s’annoncent décisives pour la structure parlementaire des Comores.
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L’opposition face à un dilemme : participation ou boycott ?
Malgré l’importance des échéances à venir, l’opposition comorienne reste profondément divisée quant à sa participation. Regroupée sous la bannière de l’Opposition unie des Comores, cette coalition hésite entre participation et boycott, une stratégie déjà adoptée lors des élections de 2020. À cette époque, leur retrait avait permis au parti du président Assoumani, la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), de s’assurer une majorité écrasante avec 22 des 24 sièges parlementaires.
Des tensions politiques persistantes
Les tensions entre le gouvernement et l’opposition se sont accentuées après la réélection controversée d’Azali Assoumani en janvier dernier, marquée par des accusations de fraudes électorales, telles que le bourrage d’urnes et la fermeture anticipée de certains bureaux de vote. Le gouvernement a vigoureusement nié ces allégations, mais la méfiance demeure.
Salim Issa Abdillah, leader du parti d’opposition JUWA, a exprimé ses réserves quant à une participation à ces élections tant que la transparence du processus n’est pas assurée. Le parti Orange partage ces réticences, accusant le président d’avoir reconduit à la tête de la CENI Idrissa Said, un responsable qu’ils considèrent proche du pouvoir.