Aux Comores, l’enquête ouverte après la mort en détention de l’homme qui a agressé et blessé le Président Azali Assoumani vient d’être close. Aucune réponse n’a cependant été apportée aux nombreuses questions que se posent les Comoriens au sujet de la mystérieuse disparition du jeune homme.
Ce mercredi, le Parquet de Moroni a publié un communiqué annonçant la clôture de l’enquête ouverte depuis quelques jours pour clarifier les circonstances du décès soudain en détention d’Ahmed Abdou. Ce jeune militaire ayant agressé au couteau le Président comorien, le colonel Azali Assoumani, le 13 septembre 2024. « Il n’existait ni blessures par arme à feu ni par arme contondante ou tranchante. Suivant ces éléments, le Parquet estime qu’il n’y a pas d’opportunité de poursuivre l’enquête », lit-on dans le communiqué.
De quoi est alors réellement mort le jeune âgé d’une vingtaine d’années, décrit comme étant en bonne santé ? On ne le saura jamais. Puisqu’après le décès, le corps a rapidement été remis à la famille pour inhumation. L’autopsie qui aurait pu permettre de lever l voile sur ce décès suspect a été ainsi évitée. Comme s’il y avait une volonté délibérée de cacher la vérité sur ce mystérieux décès. C’est, en tout cas, la position de deux partis politiques d’opposition aux Comores.
Les partis Orange et Ushe protestent
Les réactions des partis d’opposition Orange et Ushe ne se sont pas fait attendre après la publication du communiqué du Parquet. « Le Parquet de Moroni ne répond pas aux multiples questions » concernant « les circonstances du décès en détention » de l’agresseur présumé du chef de l’État, soutient dans un communiqué Daoudou Abdallah Mohamed, chef d’Orange et ancien candidat à la présidentielle. De son côté, Ushe, une formation politique nouvellement créée, dénonce « des procédures légales et médicales (…) pas respectées » et une affaire « traitée avec beaucoup de légèreté, sans autopsie, sans enquête sérieuse ». Le parti critique également le fait que « le corps a été remis à la famille moins de 12 heures après son décès et inhumé aussitôt ».
Le décès d’Ahmed Abdou effaçait déjà toute possibilité de comprendre les motivations cachées derrière l’acte d’agression du chef de l’État, et de connaître les commanditaires éventuels. L’enquête ouverte pour comprendre l’agression était déjà compromise avec son décès. La clôture de cette seconde enquête, qui aurait pu apporter des éclaircissements sur sa mort en détention, laisse la vérité sur cette affaire définitivement enfouie.