Communales à Antananarivo : Harilala Ramanantsoa, nouvelle mairesse de la capitale


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Harilala Ramanantsoa est officiellement la nouvelle mairesse d’Antananarivo, marquant un tournant pour la capitale malgache. Élue avec 43,24% des suffrages, elle devra relever des défis majeurs dans un contexte politique tendu, marqué par une opposition dominante au conseil municipal.

C’est officiel : Harilala Ramanantsoa est la nouvelle mairesse de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA). Le Tribunal administratif d’Anosy a confirmé son élection le 17 janvier 2025, après des semaines de suspense électoral. Avec 43,24 % des suffrages exprimés lors des communales du 11 décembre 2024, elle devance ses principaux opposants, Tojo Ravalomanana et Tahina Razafinjoelina.

Cette victoire, bien que marquée par la suppression de certaines voix dans plusieurs bureaux de vote, n’a pas empêché l’ancienne Présidente de la délégation spéciale (PDS) de s’imposer. Cependant, son accession à ce poste n’a pas fait l’unanimité. Une opposition majoritaire, notamment les conseillers du parti TIM, continue de rejeter la légitimité de son mandat, évoquant des irrégularités lors du scrutin.

Une femme à la tête de la capitale

Harilala Ramanantsoa marque l’histoire en devenant la deuxième femme élue à ce poste, après Lalao Ravalomanana en 2015. Son parcours, bien que récent en politique, est déjà notable. D’abord conseillère municipale en 2015, elle a été propulsée à la tête de la délégation spéciale de la capitale en 2024, à la suite de la démission du maire sortant.

Lors de la proclamation officielle des résultats, Harilala Ramanantsoa a exprimé sa gratitude envers ses soutiens, notamment la plateforme IRMAR. Elle a également souligné sa volonté de servir l’ensemble des habitants d’Antananarivo, au-delà des affiliations politiques. « Je serai la mairesse de tous les Tananariviens », a-t-elle déclaré, appelant à une mobilisation collective pour transformer la capitale en une métropole propre, verte, et prospère.

Des défis colossaux à relever

Le mandat de cinq ans qui s’ouvre pour Harilala Ramanantsoa s’annonce complexe. Parmi ses priorités : la réorganisation des marchés, la gestion des embouteillages chroniques, et la légalisation des taxis-motos. La rénovation des infrastructures vétustes, la lutte contre le chômage et l’autonomisation des femmes figurent également parmi ses promesses électorales.

Un autre enjeu de taille concerne l’Impôt foncier sur les propriétés bâties (IFPB), qui pourrait être administré par l’État selon la loi de finances. Une telle mesure mettrait en péril les ambitions municipales de la nouvelle mairesse. Harilala Ramanantsoa a toutefois affirmé qu’elle ouvrirait un dialogue avec l’État pour défendre les intérêts de la commune.

Un mandat sous le signe de la négociation

Avec seulement 23 sièges sur les 55 du conseil municipal, la plateforme IRMAR, qui soutient Harilala Ramanantsoa, ​​ne dispose pas de la majorité absolue. Cette configuration oblige la mairesse à composer avec une opposition virulente, dont les 20 sièges du parti TIM. Cette situation risque de compliquer la mise en œuvre de son programme, alors que la défiance envers les résultats électoraux reste vive.

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