Commerçants du Siao


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Le grand marché de Ouagadougou regorge de boutiques de tissus. Certains vendeurs ont également loué un stand au Siao, pour tenter de toucher une clientèle étrangère et nouer de nouveaux contacts. Rencontre avec deux jeunes commerçants.

Adama le Québecquois est surnommé ainsi depuis qu’il est tombé amoureux d’une coopérante canadienne. Son vrai nom est Sawadogo. Félicien Bambara, look rasta, lunettes noires étoilées d’une feuille de ganja, est dit  » Toto le cass « , parce qu’il casse les prix pour garder sa clientèle. Tous les deux vendent des tissus au marché et ont loué un stand au Siao. L’emplacement leur coûte cher : 250 000 F CFA pour 10 m2, mais ils pensent qu’il est bon d’exposer malgré tout.

Et, malgré l’investissement important, ils reviennent tous les deux ans au Siao, pour rencontrer des grossistes étrangers de passage. Ils s’y retrouvent avec les commandes passées durant les 10 jours que dure la manifestation.  » Nous présentons surtout ici des échantillons, pour attirer la clientèle, mais nous n’avons pas de stock important sur place.  »

Faire des affaires

Ils vendent des pagnes, bazins et bogolans, du Burkina, de Guinée, du Ghana, de Côte d’Ivoire et du Sénégal. Adama montre sa chemise bleue en pagne de Guinée :  » Cela fait trois ans que je porte cette tenue, et les couleurs sont toujours aussi belles, le tissu ne déteint pas au lavage.  » Toto déploie sur une table chemises, nappes de tables brodées et robes. Il achète des morceaux de coton brut pour en faire des écharpes, qu’il confie à un artisan de Ouaga pour les teindre en bleu indigo, jaune ou vert. Il y fait rajouter des perles en pâte de verre. L’écharpe est vendue 7 500 F CFA, mais il reste évasif quant à son prix de revient :  » J’achète le tissu tout blanc, et il faut que je tienne une qualité pour attirer ma clientèle. Parfois, je fais ajouter des coquillages…. Avec mon teinturier je travaille bien, il ne s’agit pas seulement de vendre et d’encaisser des bénéfices, c’est pas du n’importe quoi, c’est de la qualité « .

Les teintures artisanales sont souvent de meilleure facture que les teintures industrielles, à tel point que de nombreux commerçants, comme Toto, confient leurs étoffes aux teinturiers du Burkina qui trouvent ainsi une source fiable de revenus. Adama revient à ses pagnes :  » Les waxs hollandais sont à 45 000 F CFA. Si tu discutes, ceux de la région sont beaucoup moins chers, je peux te faire les trois pagnes autour de 20 000 F CFA « . Nous prenons rendez-vous pour plus tard. Pour les  » affaires « .

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