Un sujet sensible et complexe. Pourtant, l’eau devrait être une ressource ouverte à tous sans distinction aucune. Il s’agit d’un droit naturel aux populations et d’un devoir pour les responsables politiques de répondre à ce droit. Il existe pourtant, encore en 2013, une grave crise de l’eau en Afrique. Quelles sont donc les solutions pour donner accès à l’eau potable à toutes les populations africaines ?
Ils étaient six, secteurs public et privé confondus, à tenter d’apporter des solutions à un grave problème qui touche l’Afrique comme d’autres continents, dans le cadre d’un « débat » consacré à la crise de l’eau au NYF Africa 2013 à Libreville, Gabon. Pourtant, force est de constater qu’aucun des intervenants n’a été en mesure de donner des réponses convaincantes pour une action concrète. « Les pays doivent prendre conscience des priorités. Les objectifs n’ont pas été atteints, ce qui signifie que l’eau n’est pas une priorité dans plusieurs pays africains ». Cette citation est l’un des nombreux exemples de propos exprimés par les participants à cette conférence sur la crise de l’eau.
Les Africains mesurent aujourd’hui que les gouvernements ne placent pas la gestion de l’eau dans leurs priorités et que les financements alloués à cet enjeu majeur sont minimes. Ce qu’ils attendent, ce sont des solutions.
L’activiste Saran Kaba Jones, fondatrice et directrice de Face Africa, une ONG qui lutte contre la pauvreté et la crise de l’eau en Afrique, a probablement été la seule du panel à véritablement répondre la question. Il n’y a, pour l’heure, tout simplement « pas de solution monolithique » ! Et ce, par manque d’engagement et de bonne volonté.
Saran Kaba Jones a soulevé là un point important. A titre d’exemple, il y a 128 ONG au Liberia qui « luttent » pour faciliter l’accès à l’eau aux habitants, un chiffre important. Mais 75% de la population n’a pas accès à l’eau potable. « Clairement, il y en a qui ne font donc pas leur travail », affirme-t-elle. Pourtant, c’est avec les aides et les pressions du privé que les gouvernements placeront dans leurs priorités des plans d’actions pour faciliter l’accès à l’eau potable. Certains Etats ne consacrent que 1% de leur budget à l’eau. Un chiffre jugé dérisoire par Saran Kaba Jones.
Quelques chiffres pour nous mettre en situation : pour fournir de l’eau à 200 ou 300 personnes sur 20 ans, il faut 5000 dollars au Liberia. Avec 1,3 milliards de dollars, 80 000 habitants peuvent bénéficier d’eau courante et potable. C’est peu, estime Saran Kaba Jones. Mais alors qu’attend le gouvernement libérien pour investir dans ce secteur ? Après 15 ans de guerre civile, celui-ci met pour le moment l’accent sur les infrastructures routières, etc. « L’eau n’est pas une priorité au Liberia », selon l’activiste.
Deux solutions sont à explorer. Créer des infrastructures pour fournir de l’eau de façon massive et encourager le secteur privé à prendre des risques pour s’aventurer dans les zones non explorées par les gouvernements. Mais l’argent pour financer leurs actions reste le premier besoin des ONG qui s’engagent vraiment dans la lutte de « l’eau pour tous ».