L’école nationale des eaux et forêts (ENEF) a organisé pendant 9 jours à Libreville, la capitale gabonaise, un séminaire de formation qui s’est achevé mercredi dernier. L’objectif visait le renforcement des capacités des cadres du secteur forêt/environnement afin d’appuyer la mise en œuvre de plans d’aménagement forestier et de modes d’exploitation permettant d’améliorer la composition et la dynamique de régénération des peuplements forestiers du bassin du Congo.
Notre correspondant à Libreville
« Il s’agissait d’initier les cadres chargés de l’aménagement forestier aux programmes qui vont permettre le maintien et l’amélioration de la valeur économique et écologique des forêts exploitées », nous a expliqué le docteur Jean Louis Doucet du laboratoire de foresterie tropicale de la faculté universitaire des sciences agronomiques de Grembloux (Belgique) et coordinateur de ce séminaire. Pour assurer la gestion durable des peuplements forestiers et sauver nos forêts, ajoute-t-il « l’exploitant doit y maintenir des arbres semenciers de très bonnes conformation pour chacune des espèces d’intérêt économiques ou social, afin que ces derniers puissent se régénérer soit par semis naturel, soit par la collecte des semences, l’élevage en pépinière et la transplantation en forêt pour enrichissement »
Par ailleurs, les séminaristes ont exploré les pistes pouvant conduire à une gestion durable des forêts au bénéfice des exploitants forestiers mais également des populations villageoises notamment par le maintien voire l’enrichissement des forêts en produits forestier non ligneux. Mais ces travaux de gestion durable des forêts nécessitent une bonne connaissance du tempérament des espèces aux stades juvéniles et adultes (espèces héliophiles recherchant la lumière ou espèces ombrophiles recherchant le couvert, etc.), ainsi que la maitrise des taux de croissance des différentes espèces, des techniques de pépinières adaptées etc.
«Pour sauvegarder les écosystèmes de l’Afrique centrale, il est nécessaire aujourd’hui d’associer le savoir empirique des villageois à celui des intellectuels spécialisés dans le domaine de la foresterie. La formation est donc incontournable et une nécessité qui s’impose à tous les acteurs notamment du secteur privé travaillant dans le domaine forêt/environnement » a expliqué Jean Baptiste Ngodo enseignant à l’université de Yaoundé 1(Cameroun).
« Ce séminaire a été une occasion pour les participants d’acquérir des connaissances pouvant aboutir à une restauration locale des forêts. La vulgarisation de la méthode de mise en place des pépinières légères, par exemple, qui a été l’un des axes de notre formation permettra aux exploitants forestiers et aux paysans de participer au reboisement des forêts », a déclaré pour sa part André Ombi, ingénieur en sciences forestières venu du Congo.
Jacques Peeters, assistant technique au projet ENEF-RAIFT[[L’ENEF est une école chargée de la formation des cadres dans les domaines de la forêt, de la pêche, de l’aquaculture, de l’environnement… Elle a une vocation sous régionale puisqu’on y trouve des étudiants camerounais, centrafricains, congolais… et gabonais bien sûr. Cette école est situé au Cap Estérias, à 30 km au nord de Libreville. Mais le séminaire s’est tenu à Libreville.]] n’a pas manqué de dire sa satisfaction pour l’enthousiasme montré par les participants venus nombreux (28) des pays de la sous région de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest. Cela démontre, selon lui, toute l’importance du thème de ce séminaire et l’engagement des acteurs des secteurs forêt /environnement à sauvegarder les peuplements forestiers pour le bien des générations présentes et des générations futures.
Ce séminaire fait suite à deux premiers séminaires de formation portant respectivement sur les « Aménagements forestiers » en novembre 2006 et sur le « Volet social de l’aménagement » en octobre 2007.
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