Comment lutter contre le cancer au Gabon ?


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Le ministère de la santé publique en partenariat avec la fondation Amissa Bongo ont organisé, les 4 et 5 février dernier à Libreville, les Journées de lutte contre le Cancer au Gabon. Ces journées qui avaient pour thème « prévenir le cancer maintenant » ont connu la participation massive des femmes.

Notre correspondant à Libreville

Selon les organisateurs des Journées de lutte contre le cancer, ces rencontres visaient à sensibiliser les populations notamment les femmes contre les dangers et les risques que génère cette pathologie dans les pays du sud et précisément au Gabon où plus de 400 nouveaux cas sont enregistrés chaque année selon les sources hospitalières.

« La lutte contre le cancer passe nécessairement par la prévention et le dépistage systématique » nous a confié le docteur Barthelemy Mabika , adjoint chef au service d’anatomie au centre hospitalier de Libreville. C’est dans cet ordre d’idées que ces journées ont été consacrées au dépistage des cancers chez les femmes notamment le cancer de l’utérus et du sein.

Selon le docteur Barthelemy Mabika, le cancer de l’utérus est le premier cancer qui tue les femmes en République gabonaise. Il est causé par le vagabondage sexuel, les avortements provoqués et une hygiène génitale douteuse. Il est difficile de guérir de ce cancer comme des autres dans notre pays surtout lorsqu’il est découvert à un stade avancé. « Le dépistage et la prise en charge rapide sont les meilleures armes pour venir à bout de cette maladie » a affirmé le docteur Mabika avant d’appeler les femmes à se faire dépister chaque année.

Incitation au dépistage

Ce cancer est l’une des causes de la stérilité chez les femmes parce que son traitement exige parfois l’ablation de l’utérus. Aussi a-t-il insisté sur le dépistage précoce car, « quand c’est la maladie qui nous demande d’aller vers le médecin l’issue est souvent la mort ou la stérilité » a-t-il précisé. En regrettant que beaucoup de femmes attendent toujours que la maladie arrive à la phase irréversible avant de solliciter les spécialistes, il a expliqué que la prise en charge thérapeutique est toujours plus efficace quand la maladie n’est pas encore prononcée. C’est aussi le point de vue du docteur Lucie Mekemeza qui a expliqué lors de son intervention, à la télévision nationale gabonaise, que la lutte contre le cancer au Gabon doit passer par la prévention.

Beaucoup de femmes se sont faites dépister et ont exprimé leur joie auprès des organisateurs de ces journées. « Il ya nécessité de nous faire dépister. Le cancer est une maladie mortelle dans notre pays. Son traitement coûte cher. C’est dans la prévention que nous pouvons participer au mouvement de lutte contre cette maladie » a déclaré madame Angèle Nguema qui s’est faite dépister au centre hospitalier de Libreville.

Le tabagisme, facteur aggravant

Pour le docteur Alphonse Louma, le tabagisme est l’une des causes principales de cette pathologie. Aussi, a-t-il appelé le public et notamment les fumeurs à prendre leurs responsabilités vis-à-vis des enfants qui sont les victimes passives de la fumée de la cigarette. « La cigarette est responsable dans une large mesure du cancer des poumons au Gabon » a déclaré le docteur Louma.

« Seul un environnement sain sans fumée à 100% pourrait protéger les enfants et les familles contre des problèmes de santé liés à la fumée passive » a dit pour sa part la ministre de la santé Angélique Ngoma. « L’exposition des enfants à la fumée passive est très nuisible à leur santé et serait à l’origine de certains problèmes de santé notamment le sifflement respiratoire, le mauvais développement des poumons, la baisse du poids à la naissance et la mort subite des nourrissons » a-t-elle ajouté.

Le gouvernement gabonais a mis en place depuis 2006 un programme national de lutte contre le cancer et compte aller plus loin par la sensibilisation et l’aide à la prise en charge du traitement.

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