Les autorités marocaines ont pris une batterie de mesures dans le but de se prémunir des feux de forêts. Ce, après que plusieurs hectares de forêts ont été ravagés par les flammes.
La protection civile marocaine mène une lutte sans relâche contre les incendies de forêts. Parfois au prix de vies de soldats du feu, qui périssent en voulant sauver des personnes pris au piège. Les dégâts humains comme matériels sont énormes. Et le risque est permanent dans les massifs forestiers du royaume chérifien. Dans la plupart des catastrophes de ce genre, une main humaine est derrière. Des incendies criminels que le Maroc veut stopper.
C’est dans ce contexte que le gouvernement marocain a annoncé un projet de loi portant sur la pénalisation des délits forestiers. Un document concocté par le département de l’Agriculture, de la Pêche, du Développement rural, des Eaux et Forêts. Son but : préserver le domaine forestier marocain. Il est surtout question de définir des limites à l’exploitation et à la gestion des ressources forestières. Avec bien entendu des sanctions prévues pour les contrevenants.
Feux de forêts : les interdits
Le document prohibe l’établissement de décharges à l’intérieur ou à une distance inférieure à 500 mètres des domaines forestiers. Il interdit aussi l’érection d’une tente ou d’un bâtiment, de toute nature, construit ou recouvert de matériaux inflammables à l’intérieur ou à moins de 100 mètres de la forêt. Le projet prévoit en outre l’interdiction de pâturage, pendant au moins huit ans, dans les zones forestières touchées par les incendies.
«L’usage du feu au cœur ou aux abords de la forêt, ou l’allumage de feux à l’extérieur des résidences et des installations d’exploitation forestière situées à l’intérieur des forêts ou à une distance de moins de 200 mètres, pendant la période du 1er juin au 31 octobre de chaque année» est aussi prohibé. A moins de disposer d’une autorisation spéciale délivrée par les autorités administratives du royaume chérifien.
Sanctions contre les délits forestiers
Le projet interdit par ailleurs «l’implantation de toute unité industrielle qui repose sur l’utilisation du feu ou nécessite le stockage de matériaux combustibles à l’intérieur ou à moins de 500 mètres de la forêt sans l’approbation du Département des Eaux, des Forêts et de la Protection Civile». A cet effet, l’article 102 du projet de loi prévoit des sanctions contre les délits forestiers.
«Toute personne qui qui jette ou dépose des matériels et déchets ménagers, médicaux, industriels, artisanaux ou agricoles au sein de la propriété forestière ou du reste des terrains soumis au régime forestier sera punie d’un emprisonnement d’un mois à six mois et d’une amende de 10.000 à 15.000 dirhams», dit le texte.
Un été 2022 meurtrier au Maroc
Ces mesures interviennent à la suite de la multiplication des feux de forêts au royaume chérifien. A l’été 2022, par exemple, le Maroc a été violemment frappé par une vague d’incendies. Plusieurs milliers d’hectares de massifs forestiers ont été ravagés. Notamment dans les provinces de Larache, Ouezzane, Tétouan et Taza, situées dans le Nord du pays. Des feux qui avaient entraîné une mobilisation des pompiers, militaires spécialisés des Forces armées royales et forces auxiliaires.
Il était question de maîtriser les feux qui se déclenchaient à la faveur de la canicule. Lesquels feux avaient été attisés par des vents violents en provenance du Sahara. Alors que des hectares de forêts avaient été ravagés, plus d’un millier de familles ont été contraintes à un déplacement préventif. De violents incendies qui avaient coûté la vie à plusieurs personnes dont trois soldats du feu. Ces derniers avaient, hélas, été pris au piège par les flammes.