Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, à la tête du Groupement des forces spéciales de Guinée auteur du putsch du 5 septembre dernier, a déjoué une tentative d’exfiltration du désormais ancien Président Alpha Condé. Le CNRD refuse catégoriquement de délivrer à l’ancien dirigeant un bon de sortie du territoire.
L’ancien chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, renversé lors d’un putsch perpétré, le 5 septembre dernier, par la junte militaire avec à sa tête le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ne sortira pas du territoire guinéen. C’est ce qu’a annoncé, ce vendredi soir, le CNRD (Comité national pour le redressement et le développement), nouvel organe de direction de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Un communiqué diffusé, tard dans la soirée de vendredi, sur la RTG, la télévision nationale, indique que « le CNRD et son président, le colonel Mamady Doumbouya, tiennent à rassurer l’opinion nationale et internationale que l’ancien président de la République, Pr Alpha Condé est et demeurera en Guinée. Nous ne cèderons à aucune pression », a indiqué la junte au pouvoir.
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Dans ce communiqué, le Comité national pour le redressement et le développement dément « des prétendues rumeurs qui font état de négociations entre le CNRD et la CEDEAO relatives à une éventuelle sortie hors du territoire de l’ancien président de la République », précisant que Alpha Condé, « bénéficiera d’un traitement humain digne de son rang dans son pays ».
Ce communiqué, qui a été diffusé par le CNRD, quelques heures après la fin de la visite d’une délégation de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) à Conakry, en dit long sur l’objet de la mission en Guinée. La junte révèle en effet que la CEDEAO, représentée par Alassane Ouattara et Nana Akjufo-Addo, a mis la pression afin que le Colonel Mamady Doumbouya et ses hommes acceptent de libérer Alpha Condé.
Arrivés dans la capitale guinéenne, en début de matinée, Nana Akufo-Addo et Alassane Ouattara, respectivement Présidents du Ghana et de la Côte d’Ivoire, avaient rencontré la junte actuellement au pouvoir avant de s’assurer de l’état du Président Condé à qui ils ont rendu visite. Mais leur requête de quitter le pays en compagnie d’Alpha Condé a été refusée. Une tentative d’exfiltration déguisée de Condé qui a échoué, du fait de la ténacité de Mamady Doumbouya.
A l’image du Guinéen Alpha Condé, qui a décroché un troisième mandat contre la volonté de son peuple, avant d’être déposé le 5 septembre dernier, l’Ivoirien Alassane Ouattara a lui aussi fait sauter les verrous de la Constitution, pour s’imposer dans son pays à travers une élection à laquelle il ne devait pas prendre part. Un putsch déguisé perpétré par Condé et Ouattara et qui n’a pas réussi au premier nommé.
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