À travers des événements innovants et des expositions enrichissantes, le programme « Temps des Mémoires » 2024, orchestré par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et le réseau Mémoires & Partages, se déploie dans six villes françaises. Cette initiative vise à honorer le patrimoine historique et la résilience des victimes de l’esclavage colonial. Mais aussi à stimuler un dialogue national sur l’égalité et la justice sociale.
La Fondation pour la mémoire de l’esclavage et le réseau Mémoires & Partages lancent l’édition 2024 du « Temps des Mémoires », un cycle d’événements majeurs dans six villes françaises, aligné avec les journées nationales de commémoration de l’esclavage colonial les 10 et 23 mai. Cet événement annuel vise à honorer la mémoire des victimes de l’esclavage, célébrer leur résistance ainsi que l’abolition de l’esclavage, et à lutter contre les discriminations héritées, promouvant ainsi l’égalité.
Le programme comprend des initiatives novatrices comme la « Atlantique normande », qui se concentre sur le patrimoine et les contributions contemporaines du Cap-Vert, territoire historiquement marqué par l’esclavage transatlantique. Cette édition met en avant le métissage culturel, les efforts de résistance et de transmission qui caractérisent le Cap-Vert, à travers divers supports et une exposition centrale intitulée « Cap-Vert d’hier à aujourd’hui ».
Les événements de 2024 comportent plusieurs innovations
- En Nouvelle-Aquitaine, un sondage public sur le projet de la Maison Esclavages & Résistances, une initiative pionnière en France.
- Des parcours-mémoire, lancés à Bordeaux en 2012 et désormais étendus à Bayonne, La Rochelle, Le Havre, et Paris, qui guident le public à travers des sites historiques liés à l’esclavage.
- En Normandie, l’installation de panneaux explicatifs sur les rues portant des noms de négriers au Havre, dans un effort de réparation de la signalétique urbaine.
- A Bordeaux, une journée événementielle « BANANIARAMA » visant à déconstruire l’imagerie coloniale et raciste, située dans l’ancien hangar Banania.
- Ces initiatives soulignent l’importance d’une mémoire vivante et partagée pour combattre le racisme et les inégalités contemporaines, s’appuyant sur les enseignements d’un passé douloureux pour bâtir une société plus juste et fraternelle.
Karfa Sira Diallo, fondateur-directeur de Mémoires & Partages, souligne l’importance de ces événements pour sortir la mémoire de l’esclavage des espaces clos et élargir le dialogue à toutes les couches de la société. En écho à cela, la première loi africaine, votée par le Sénégal en 2010, qui déclare la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité, résonne avec les objectifs de ces commémorations en France. Désormais, à coté de la reconnaissance se pose la question de la réparation historique.