La condamnation, à 5 ans de prison, du journaliste Khalifa Guesmi, a déclenché une levée de boucliers en Tunisie. Plusieurs dizaines d’organisations ont attaqué cette décision de justice.
Elles sont quarante-trois organisations de la société civile tunisienne à avoir dénoncé la condamnation du journaliste Khalifa Guesmi. Ce dernier, est le correspondant de la radio Mosaïque à Kairouan. En vertu de la loi antiterroriste, il a écopé d’une lourde peine de 5 ans de prison. Suffisant pour déclencher la colère en Tunisie. Même si le journaliste est, pour le moment, en liberté, en attendant le verdict de la Cour de cassation.
Indignation de 43 organisations tunisiennes
En novembre 2022, le journaliste avait été condamné, en première instance, à un an de prison. Il lui avait été reproché d’avoir refusé de révéler l’identité de sa source. Ce, après la publication d’un article sur l’arrestation de personnes soupçonnées de terrorisme, dans le gouvernorat de Kairouan. C’est donc en appel qu’il a écopé de 5 ans de prison ; ce qui a déclenché des réactions.
Dans un communiqué publié hier, mardi 16 mai 2023, quarante-trois organisations tunisiennes ont fait part de leur indignation. Parmi celle-ci, le Syndicat national des journalistes tunisiens, le réseau I Watch, la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme et le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux.
« Violation des obligations internationales de la Tunisie »
Ces organisations considèrent cette condamnation comme étant « la plus lourde dans l’histoire de la presse tunisienne. Selon elles, il ne fait aucun doute que cette décision de justice n’est autre qu’une « tentative précipitée de punir les journalistes et de les mettre à genoux ». Et de mettre en garde que le régime de Kaïs Saïed exploite le système judiciaire.
Qualifiant le jugement d’injuste, « car il s’inscrit dans le cadre de la politique de restriction de la liberté de la presse et d’opinion en Tunisie », ces organisations estiment que ce verdict rendu est en contradiction totale avec les promesses des autorités de ce pays d’Afrique du Nord. Mieux, il s’agit, selon eux, d’une « violation des obligations internationales de la Tunisie en matière de respect de la liberté de la presse et d’expression ».