Le groupe Coface, un leader mondial de l’assurance-crédit, présent notamment en Afrique, a organisé une conférence de presse afin d’évoquer les différentes stratégies de croissance pour les économies d’Afrique subsaharienne.
L’Afrique a été marquée, ces derniers mois, par la chute des prix de matières premières. En effet, les pays d’Afrique subsaharienne doivent gérer les effets de la chute des cours du pétrole. Plusieurs pays ont été étudiés par le groupe Coface afin de mesurer l’impact de cette baisse des cours du pétrole sur leur économie. Ces pays s’avèrent affectés de manière inégale. Parmi eux, trois sortent leur épingle du jeu en enregistrant une croissance dynamique dans le court et le long terme.
Près de 13 pays peu affectés par la baisse des prix des matières premières
Treize pays sont aujourd’hui peu affectés par la baisse des matières premières. Il s’agit de l’Éthiopie, du Sao Tome, de l’Ouganda, du Malawi, du Cap Vert, du Kenya, du Burundi, des Seychelles, de la Centrafrique, de l’ile Maurice, de la Tanzanie, du Swaziland et du Togo. Ces pays sont à la fois exportateurs nets de matières premières renouvelables et importateurs nets de matières premières non renouvelables. La baisse des prix de leurs produits exportés est donc moins importante que celles de leurs produits importés.
Pour Julien Marcilly, économiste à Coface, « la région est globalement fragilisée par l’ampleur et le caractère durable de la chute actuelle des cours de matières premières. Pour ces pays-là, les combustibles comptent 53% des ventes de l’Afrique subsaharienne à l’export, loin devant les minerais, métaux et gemme ainsi que les produits alimentaires et matières premières agricoles. Pour Jean-Christophe Batlle, directeur de Coface en Afrique, « la baisse des prix de matières premières pour les pays importateurs de pétrole peut avoir un effet bénéfique sur les dépenses publiques ainsi que sur l’inflation et peut permettre de ré-allouer les sommes épargnées à l’investissement productif ».
Kenya, Ethiopie et Ouganda, les survivants de la crise pétrolière
Trois pays ressortent comme les survivant de la crise pétrolière. Il s’agit du Kenya, de l’Ethiopie et de l’Ouganda. Ces pays disposent d’une économie diversifiée qui réduit leur vulnérabilité et leur permet une croissance à long terme sans être pénalisés à court terme par la baisse des prix de matières premières. La croissance du PIB dans ces trois pays a atteint près de 7% en moyenne en 2014.
En Ethiopie et en Ouganda, la diversification de l’économie se fait par le biais du secteur de la manufacture dont l’essor est lié à une intégration réussie dans les chaînes de valeur mondiale. Deux secteurs y ont contribué : la transformation de produits agricoles et le textile. Le Kenya lui s’est spécialisé sur les services qui représentent plus de 60% du PIB. Dans les secteurs de la télécommunication et les servies aux entreprises, le Kenya affiche un dynamisme positif.