Après 15 ans d’absence en Somalie, Coca-Cola a ouvert officiellement, lundi à Mogadiscio, une nouvelle usine de mise en bouteille du célèbre soda américain. L’initiative de 8,3 millions de dollars, qui s’inscrit dans le cadre d’un retour au calme relatif dans le pays, a été rendue possible grâce à des investisseurs somaliens.
Coca-Cola fait son grand retour en Somalie. Après 15 ans d’absence dans le pays est-africain, la société américaine a ouvert officiellement, lundi à Mogadiscio, une usine de mise en bouteille. Entre 300 et 500 personnes ont assisté à l’événement, qui pour certains symbolise un retour à la normalité dans le pays. Des Somaliens ont investi la bagatelle de 8,3 millions de dollars pour monter la United Bottling Company (UBC), qui remplace l’usine détruite au début des années 90. C’est le premier investissement de cette envergure que connaît l’Etat depuis que le pouvoir central s’est écroulé il y a 13 ans.
« Il a fallu six ans pour rassembler les bonnes volontés nécessaires et trouver le capital investi dans ce projet », a expliqué Abdirisak Isse, président de l’UBC. Car les investisseurs potentiels étaient frileux de placer leur argent dans un Etat sans gouvernement. Mais le calme relatif qui s’est installé depuis quelques années dans le pays a un peu rassuré les entrepreneurs. C’est ce qui a poussé 399 Somaliens à se lancer dans la construction de l’usine dans le district Towfiiq, au nord de la capitale. Capitale où il n’y a toujours ni police ni compagnies d’assurance, selon Horn Afrik.com.
Produire 36 000 bouteilles par heure
Résultat, une industrie de 12 000 mètres carré, munie d’installations dernier cri. Abdirisak Isse estime que cette expérience est « une illustration classique de ce que la patience et la détermination peuvent réaliser en un support adéquat », rapporte Finance Lycos.com. Le média ajoute que l’UCB emploie quelque 130 personnes et est protégée par un service de sécurité fort de 120 Somaliens appartenant aux différentes communautés du pays. Pour assurer la protection du site, Abdirisak Isse a également expliqué qu’il comptait susciter l’intérêt commun en passant des partenariats avec des personnalités originaires des divers groupes ethniques.
L’usine a commencé à produire les trois marques principales du groupe, Coca-Cola, Fanta et Sprite, fin mai. Pour l’instant, sa production, qui n’est pas encore commercialisée, tourne à 30 000 bouteilles par heure, soit à 70% de ses capacités de production. L’objectif est d’en produire 6 000 de plus par heure dans les prochains mois. Quand le marché se sera constitué dans le pays.
Beaucoup de Somaliens, ravis du retour de Coca-Cola, espèrent que l’inauguration de l’entreprise encouragera d’autres investisseurs, Somaliens et autres, à revenir au pays. Selon la BBC, en dépit de la condition toujours précaire, et notamment de l’absence de « courant secteur », des entreprises se sont déjà installées, « comme des compagnies de téléphonie mobile, des cybercafés et des stations de radio ». Un signe, peut-être, que le pays sort de l’isolement économique.