Sensibiliser les jeunes sur le sida grâce à l’Internet, c’est le défi des futurs centres d’écoute et de conseil en Côte d’Ivoire. En effet, ces centres aux allures de cybercafés abriteront des distributeurs automatiques de préservatifs, le tout chapeauté par l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population).
Internet et prévention du sida font bon ménage en Côte d’Ivoire. L’engouement des jeunes pour les nouvelles technologies en général et pour Internet en particulier a inspiré l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population). Les cybercafés sont devenus des lieux de vie où les gens se rencontrent sur la Toile comme en « réel ». L’idée est donc de créer neuf centres d’écoute et de conseil équipés d’ordinateurs connectés à Internet pour amener les jeunes à mieux s’informer, voire se soigner contre les IST (infections sexuellement transmissibles). Ils auront aussi à disposition un distributeur de préservatifs.
Un projet qui a failli capoter
Vendredi dernier, les nouveaux distributeurs de préservatifs ont été inaugurés en grande pompe par l’UNFPA, le ministère de la Jeunesse et quelques invités de marque. Enfin ! Car le projet avait pris beaucoup de retard suite à la tentative de coup d’Etat en septembre dernier. Initié il y a plus d’un an, le programme régional couvre la Côte d’Ivoire, le Mali et le Niger. Il est financé par la Belgique à hauteur de 700 000 euros et supervisé par l’UNFPA en partenariat avec le ministère de la Jeunesse. Les neuf villes ivoiriennes concernées par cette initiative sont Toumodi, Bouaké, Bouafle, Boudoukou, Sinfra, Gagnoa, Abengourou, Tanda et Agboville. Cinq d’entre elles abriteront les centres flambants neufs avant la fin de l’année.
« Nous espérons que les jeunes viendront massivement dans ces centres, explique Awa Guedegbe, experte nationale pour le projet « Santé des jeunes » piloté par l’UNFPA. Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous comptons installer un minimum de trois ordinateurs par centre. Dans un premier temps, la connexion Internet sera sans doute gratuite, mais nous devrons établir un coût forfaitaire modique par la suite pour que les centres soient viables. » A moins que les municipalités s’impliquent financièrement à long terme. « Quant aux distributeurs, poursuit-elle, nous avons l’idée de vendre, aux côtés des préservatifs, des mouchoirs pour que les jeunes n’aient pas peur de se diriger vers la machine »… et subir d’éventuelles moqueries. Là aussi, les prix pratiqués vont être étudiés : 4 préservatifs à 50 F CFA maximum, contre le double chez les vendeurs de rues, communément appelés diallos.
Attirer les jeunes
Dans les cybercafés, une heure de connexion Internet varie entre 500 et 2 000 F CFA. Les centres comptent bien jouer sur leur attractivité pour que les jeunes investissent les lieux. Là, des prestataires de santé prodigueront des conseils sur la prévention du sida et, s’ils sont habilités à le faire, des soins. Pour information, le taux de prévalence en Côte d’Ivoire oscille entre 10 et 12%, c’est l’un des plus élevés d’Afrique de l’ouest.