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Le Rwanda s’attache à pérenniser l’usage des nouvelles technologies. Cette réforme, commencée en 2001, concerne d’abord Internet, dont les services se sont considérablement répandus et améliorés.

A vos claviers ! Le Rwanda s’est lancé depuis 2001 dans une vaste campagne de promotion des nouvelles technologies. Un plan qui vise en premier lieu à améliorer les performances d’Internet dans le pays. Après deux ans de travail et d’investissements étatiques et privés, le bilan du nouveau réseau est plutôt positif.

Après des débuts difficiles dans le milieu des années 90, les services du Net étaient de qualité médiocre avant les premiers changements. « Il y a deux ans, il fallait se connecter six ou sept fois pour accéder à Internet. En plus, la connexion coupait toutes les quinze minutes. C’est l’une des raisons pour lesquelles je ne m’étais pas abonné », explique Jean-Pierre, un Français qui vit au Rwanda depuis 2001.

Pour lui, la différence en deux ans est saisissante. « Aujourd’hui, pour environ un euro l’heure (deux fois moins cher qu’avant, ndlr), nous avons accès à Internet haut débit sur des ordinateurs de bonne qualité. Et les coupures sont rares », souligne-t-il. Une révolution due à la qualité des équipements et à l’utilisation du satellite. Les coupures qui interviennent sont le fruit de défaillances au niveau des lignes téléphoniques ou du serveur central. L’Etat possède ses propres techniciens, qui permettent de « rétablir le réseau en une dizaine de minutes », explique Yvon Kaningi, responsable du service Internet dans la société de téléphonie Rwandatel. Mais en cas de gros pépin, l’Etat « contactent les fournisseurs anglais ou israéliens avec lesquels il est sous contrat, pour qu’ils rectifient le tir à distance », ajoute Yvon Kaningi.

La toile aux couleurs politiques

Un progrès dont bénéficient beaucoup les villes, où les cybercafés « poussent comme des champignons », commente le responsable du service Internet de Rwandatel. « Tous les districts et les préfectures sont équipés de structures délivrant des services Internet. Les écoles, les bureaux de l’Etat ou encore les ambassades sont branchés sur le réseau. Les entreprises se servent d’Internet pour faire leurs transactions et les particuliers pour faire des recherches ou se tenir au courant de l’actualité », explique-t-il. L’usage d’Internet se répand dans les campagnes. Dans une optique d’utilisation complètement différente, toutefois. « 90% des utilisateurs se connectent pour consulter leurs messages ou en envoyer », estime Yvon Kaningi.

Les Rwandais peuvent en plus monter leur site propre site. Jusqu’à dix mégas, la création de noms de domaines est offerte. Une aubaine dont profitent les ministères, les entreprises et les associations. Même les politiciens se sont aussi pris au jeu. Certains ont mené leurs campagnes présidentielle et législatives sur la toile. Preuve de la familiarisation de la population avec ce média, la fréquentation de ces sites fluctuait entre « 3 000 et 4 000 visites par jour, ce qui représente une moyenne élevée », assure le responsable du service Internet de Rwandatel. La fièvre Internet a encore de beaux jours devant elle.

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