Clap Noir, promoteur du cinéma africain


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Mieux faire connaître le cinéma africain, stimuler la production, tels sont les objectifs de l’association Clap Noir. Elle organise du 19 janvier au 25 mai 2010, à Paris, au cinéma Nouveau Latina, « Les Maquis documentaires ». Un événement au cours duquel elle présente une série de films réalisés par une nouvelle génération de réalisateurs unie par la volonté de poser un regard africain sur l’Afrique contemporaine.

Les documentaires, Clap Noir les aime. Et elle a fait le pari de restituer l’ambiance du Fescapo, le Festival international de cinéma de Ouagadougou, en plein cœur de Paris ! Dès le 19 janvier, l’association donne rendez-vous aux cinéphiles au Nouveau Latina avec «les maquis documentaires », dédiés aux jeunes cinéastes du continent. Les personnes curieuses de connaître les documentaires africains pourront y retrouver, tous les deux mois, deux films et un débat organisé autour d’un cocktail.

Les réalisateurs Osvalde Lewat du Cameroun, Sani Magori du Niger, Angèle Diabang du Sénégal seront présents tout au long de l’événement pour dévoiler les coulisses de leurs films. Lors du premier rendez-vous, mardi, Osvalde Lewat va présenter Une affaire de nègres, un documentaire qui revient sur un massacre organisé par les forces de l’ordre au Cameroun, sous prétexte de lutte contre le banditisme.

Les cinéastes invités ont aussi carte blanche pour faire découvrir un film qui les a inspirés et permet d’expliquer leur démarche artistique. Interactifs, « Les maquis documentaires » proposent un débat entre le réalisateur et le public. Des sujets forts, liés à l’actualité politique, seront abordés.

Promouvoir le cinéma africain

Clap Noir a aussi choisi d’accompagner les jeunes réalisateurs qu’elle promeut de festival en festival, pour les faire découvrir. Une activité qui rentre dans les objectifs que s’est assignée l’association. L’aventure Clap Noir commence en 2003 avec la création du site du même nom, dans le but d’améliorer l’accès à l’information sur le cinéma africain. Développé à Niamey, au Niger, par le nigérien Achille Kouawo et le français Benoit Tiprez, le site fait grand bruit en France où les premiers maquis culturels ont lieu en 2006. «Le constat fut que les films africains étaient peu connus du public européen», affirme Laure Louvat, directrice de production chargée des « Maquis documentaires. »

Clap Noir décide de se diversifier et les projections de films africains en plein air fleurissent en Ile-de-France. C’est un véritable succès et le public se fidélise. Ludiques, vifs, internationaux, les programmes surprennent. Des concerts ainsi que des repas africains organisés tout au long de l’année par l’association permettent de financer les événements.

Clap Noir veut stimuler la production et la diffusion du cinéma africain dans les pays occidentaux. «La plupart des productions francophones est financée par la France et la Belgique. Les films africains qui parviennent à sortir en salle ne restent pas à l’affiche et les cinéastes ne se font pas connaître du public », appuie Laure Louvat. Pour remédier aux problèmes de la diffusion cinématographique, l’association cherche à créer un réseau en France. Des projets se développent, entre autres, avec la ville de Bourg-en-Bresse.

«Mais il reste à améliorer la situation paradoxale du cinéma africain, très peu vu en Afrique, les chaines locales préférant diffuser des programmes occidentaux», déplore Laure Louvat. Ainsi, Clap Noir soutient par exemple l’association Cinéma numérique ambulant (CNA), qui organise des projections de longs métrages dans des villages reculés d’Afrique.

L’intérêt croissant du public occidental pour les maquis culturels pousse l’association à l’optimisme. Clap Noir ne risque pas de s’arrêter en si bon chemin.

Pour plus d’informations : Le site de Clap Noir

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