Le développement de l’internet et des réseaux sociaux a bouleversé l’écosystème des médias dans la plupart des pays africains. Blogs, sites, réseaux sociaux, les sources d’information se diversifient et les journalistes n’ont plus le monopole de l’information. A Dakar, Abidjan ou Kinshasa, des citoyens se mobilisent pour collecter, produire et diffuser l’information sur le web et jouer, ainsi, un rôle de plus en plus actif et important dans les débats publics. Afin d’analyser l’émergence et le rôle d’une citoyenneté numérique, l’agence française de coopération médias CFI publie une étude réalisée dans sept pays d’Afrique : au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, à Madagascar, en République démocratique du Congo et au Sénégal.
Quarante et un entretiens avec des activistes et acteurs du web citoyen en Afrique subsaharienne nourrissent cette étude de terrain, menée en mai et juin 2016, qui dresse un état des lieux du numérique en Afrique. Comme ailleurs, le numérique devient un carrefour d’idées, où l’accès de tous à l’expression publique et au partage des connaissances cohabite avec la désinformation et la crainte d’une surveillance généralisée.
Facebook, Whatsapp et Viber : principaux relais d’information
Pas besoin d’un ordinateur ni d’adresse email pour ouvrir un compte Facebook, devenu une source de choix pour s’informer, interagir et réagir, de façon publique ou privée. Les conversations initiées sur les réseaux sociaux ont de plus en plus d’impact et le nombre de coupures de l’accès à Facebook, voire à l’internet, par les autorités dans ces pays, prouve leur rôle essentiel dans la circulation de l’information.
Le défi d’une information de qualité
L’ouverture des canaux de communication n’empêche ni la rumeur ni la désinformation, et confirme le défi important en matière de qualité de l’information. Qu’ils soient journalistes, blogueurs ou citoyens, ces commentateurs indépendants défendent et garantissent un certain nombre de codes déontologiques, afin de préserver la crédibilité de leur travail. Pourtant, la plupart des journalistes se forme « sur le tas » et certains cèdent encore à la tentation de partager du contenu non sourcé.
Les médias sociaux au service d’une gouvernance ouverte
Outils de communication incontournables, les réseaux sociaux occupent désormais une place importante dans le paysage politique africain. Enfin, le Burkina Faso est le premier pays africain à s’être engagé pleinement dans l’initiative de l’ouverture des données (open data), avec le soutien de la Banque mondiale et de le l’Open Data Institute (ODI). Au Bénin, des acteurs comme la No Limit Generation ont lancé en ligne, à l’occasion de la dernière élection présidentielle, un Programme de Gouvernance Concertée afin de recueillir des propositions pour le futur exécutif béninois.