CitéBlack Paris, version papier


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Citéblack était déjà le nom du site de la communauté black à Paris. Mutation : Citéblack Paris devient un magazine bimensuel désormais disponible dans les kiosques. Hortense Nouvian, rédactrice en chef, espère ainsi lier  » proximité  » et  » esprit communautaire  » à travers un regard neuf sur les afro-caribéens de la capitale. Interview.

Hortense Nouvian avait déjà créé l’événement en lançant le site Citeblack.com, le site de la communauté black parisienne, il y deux ans. Elle va encore plus loin aujourd’hui et offre aux afro-caribéens parisiens un magasine rien que pour eux. Agenda, sorties, actu, petites annonces, la riante Hortense compte remplir toutes les rubriques et relever tous les défis. Une version papier, c’est un plus mais c’est aussi un risque. Financement, ligne éditoriale, espoirs et perspectives, cette Camerounaise parigote nous dit tout sur sa nouvelle aventure.

Afrik : Pourquoi avez-vous créé le journal papier Citéblack Paris ?

Hortense Nouvian : Pour parler de nous, les Blacks. Pour s’adresser aussi aux autres et faire en sorte qu’ils nous connaissent mieux, pour montrer qui nous sommes. L’idée directrice de notre journal est la même que celle qui guidait notre site : faire un journal  » qui nous ressemble et qui nous rassemble « . Et dire les choses sans langue de bois.

Afrik : Quelle en sera la ligne éditoriale ?

Hortense Nouvian : Citéblack Paris est un généraliste. Une large part sera réservée à la culture et aux arts de la rue. Nous voulons parler des jeunes. Mais nous aborderons aussi des sujets de société ou des sujets plus modes ou plus tendance. Nous avons un positionnement à la fois africain et caribéen. Bien que ces cultures soient très différentes, l’Afrique est à la base des deux et le poids de l’Histoire entre en ligne de compte.

Afrik : Côté technique, Citéblack, comment ça marche ?

Hortense Nouvian : Pour le premier numéro nous avons sorti 15 000 exemplaires. Cela va aller crescendo : nous allons d’abord en produire 30 000 et à terme, nous comptons aller jusqu’à 80 000. Nous sommes trois personnes à travailler à plein temps et une partie du contenu nous est fourni par des pigistes extérieurs. Pour la distribution, nous avons préféré passer par les NMPP (Nouvelles messageries de la presse parisienne, ndlr) pour nous assurer une diffusion dans les kiosques. Le magazine coûte 2 euros et il paraîtra un lundi sur deux.

Afrik : Comment êtes-vous financés ?

Hortense Nouvian : Nous nous appuyons sur un média audiovisuel qui s’appelle Canal 33 et dont nous assurons la partie magazine. Il nous fournit l’apport de fonds et notre régie publicitaire, Africactif, nous permet de générer de la publicité.

Afrik : Et le site CitéBlack ? Tout est parti de là… Mais que va-t-il devenir maintenant que le magazine existe ?

Hortense Nouvian : Le site a fait un bout de chemin. Il a dû faire face aux difficultés de tout média Internet et notamment à la frilosité des annonceurs… C’est aussi une des raisons qui nous a poussé à coucher Citéblack sur le papier. Mais il y a une réelle attente de convivialité et nous avions des connexions d’un peu partout. Aujourd’hui, on le remet en forme : il va rester un espace de convivialité, devenir un outil de publicité pour le support papier et nous y ferons paraître aussi des petites annonces.

Afrik : Quels sont vos espoirs pour ce magazine ?

Hortense Nouvian : J’imagine toujours une personne qui débarque à Paris et qui veut savoir ce qui se passe dans le monde black de la capitale. Elle va chez le marchand de journaux, elle achète Citéblack. J’aimerais que ce magazine devienne le vecteur de communication de la communauté afro-caribéenne et de toutes les personnes qui sont intéressées par cette communauté. Que cela permette aussi de montrer une image autre que celle que l’on a tendance à donner d’habitude. En étant à la fois très positif, mais sans avoir peur de l’autocritique.

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