Hybride entre la fiction et le documentaire, Circus Baobab a nécessité deux ans de travail. Et la création ex-nihilo d’une compagnie d’acrobates, recrutés parmi les enfants des rues.
Voici un film qui n’est ni un documentaire, ni une fiction, mais les deux à la fois. Laurent Chevallier, son réalisateur, est un fana et un connaisseur de l’Afrique Noire. Il l’a prouvé déjà avec ses précédents films « Djembefola » ou « L’enfant noir ». Mais cette fois-ci il s’attaque à forte partie : il désirait suivre un cirque le long de sa tournée en Afrique, mais voilà, il n’en existait pas. Alors il décide d’en être un des principaux initiateurs, avec l’ancien directeur de la culture de Guinée, Telivel Diallo.
Des conditions difficiles
Les acrobates sont recrutés parmi les enfants des rues, entraînés durant deux ans (Pierrot Bidon, père fondateur d’Archaos sera l’un des principaux formateurs). En 2000 « Circus Baobab » est né, et Laurent Chevallier et son équipe le suivront durant deux mois de tournée.
Le réalisateur réussit à filmer en 35 mm dans des conditions difficiles (la brousse), souvent caméra à l’épaule, et à faire de magnifiques images du spectacle. Sur la centaine de personnes qui composent la caravane, il a choisi de suivre plutôt les jeunes acrobates à qui on fait l’école dans le bus entre deux villes, mais on s’attache également aux vieux musiciens dirigés par Momo Wandel, ou au directeur de la troupe Kabiné Traoré, qui use sans modération de son rôle paternel durant tout le voyage.
La magie opère si bien qu’à la fin du film on a envie d’en savoir davantage sur ce qu’il s’est passé avant (la préparation du spectacle) mais aussi après, en particulier leur récente tournée en France.
France, 1 heure 40 minutes
Scénario et réalisation : Laurent Chevallier
Avec : Kabiné Traoré et Mory Diallo, la troupe nationale d’art acrobatique de Guinée sous la direction d’Ibrahim Bamba, Momo Wandel Soumah et ses musiciens.