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Au moins cinq Rwandais ont été tués par des bombes en provenance de la RD Congo, lundi 27 janvier, selon les Forces de défense rwandaises (RDF). Le porte-parole du RDF, le général de brigade Ronald Rwivanga, a confirmé le bilan des morts.
Plusieurs bombes ont été tirées sur le district de Rubavu par l’armée congolaise, avec le soutien des éléments génocidaires des FDLR opérant dans la ville frontalière de Goma, capturée par les rebelles du M23 dimanche soir. Les entreprises et les écoles de Rubavu ont été invitées à fermer et les étudiants ont été renvoyés chez eux, alors que les bombes tombaient dans le centre de la ville frontalière rwandaise. Les rebelles du M23, qui combattent l’armée congolaise depuis fin 2021, ont porté des coups énormes au gouvernement la semaine dernière, avec l’assassinat du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, Peter Cirimwami, et la capture de nouveaux territoires.
Le Rwanda confronté à une « menace sans précédent »
La prise de Goma, qui abrite environ deux millions de personnes, constitue la principale escalade depuis le début de la guerre. Le conflit a affecté les relations entre le Rwanda et la RD Congo, qui accuse son voisin de soutenir les rebelles. Le Rwanda rejette ces accusations, non sans exposer ses préoccupations en matière de sécurité concernant la collaboration entre l’armée congolaise et les FDLR, un groupe terroriste sanctionné par l’ONU et fondé par les auteurs du génocide de 1994 contre les Tutsi.
L’envoyé rwandais auprès des Nations Unies, Ernest Rwamucyo, a déclaré, dimanche, au Conseil de sécurité que le Rwanda était confronté à une « menace sans précédent » de la part de la République démocratique du Congo, alors que l’armée congolaise consolidait ses forces de coalition, qui comprennent les FDLR, les milices Wazalendo, 10 000 soldats burundais, 1 600 mercenaires européens et les forces de la SADC dirigées par l’Afrique du Sud.
Appel à une cessation immédiate des hostilités
Rwamucyo a également déclaré que Kigali prenait au sérieux la menace de changement de régime du Président congolais Félix Tshisekedi. « Déclarer un changement de régime dans un autre pays n’est pas une question à prendre à la légère », a déclaré Rwamucyo. « Ce discours, associé à la présence militaire importante de la coalition le long de la frontière rwandaise, est déstabilisateur et inacceptable ».
Le Président kényan William Ruto a déclaré, dimanche, qu’une réunion des chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est se tiendrait dans les prochaines 48 heures pour délibérer sur l’escalade de la crise. Ruto, qui s’est entretenu avec le Président rwandais Paul Kagame et le dirigeant congolais Tshisekedi, a appelé à une cessation immédiate des hostilités. Le dirigeant kényan et l’Union africaine « ne doivent pas rester passifs face à cette escalade de la crise ».