Les lauréats de l’édition 2010 du concours Harubuntu des porteurs d’espoir et créateurs de richesses africains recevront ce jeudi soir leur prix à Bruxelles, en Belgique. Depuis 2007, l’initiative distingue des projets et leurs instigateurs qui démontrent que les populations africaines se prennent en charge et que la coopération doit en tenir compte dans ses projets de développement.
La troisième édition du concours Harubuntu des porteurs d’espoir et créateurs de richesses africains connaît son épilogue ce jeudi soir à Bruxelles, en Belgique. Dans ce cru 2010, cinq candidats dont deux lauréats et trois coups de cœur. Le Congolais Emerson Massa et le Malien Boubacar Doumbia sont distingués respectivement dans les catégories société civile et entrepreneuriat. Le premier est à l’origine d’une ONG congolaise au service des non-voyants comme lui. Le second est le créateur du Ndomo, une entreprise sociale, inspirée d’un rite initiatique en pays mandingue, dont l’objectif est de favoriser l’emploi des jeunes. Si cette année la section autorité locale est dépourvue de lauréat, le jury a été interpellé par trois autres projets. Ceux conduit par Ini Inkouraba Youl Damien, responsable de l’Association pour la promotion des femmes de Gaoua (APFG) au Burkina Faso, de Djasnabeye Mbaindo, chargé de communication de l’Association tchadienne pour la non violence (ATNV) et de Sœur Marie-Claire Mwenya de la congrégation des filles de Marie-Auxiliatrice et sa coopérative d’appui aux femmes seules et démunies en Zambie. La religieuse, semble-t-il, pour des problèmes liés à sa hiérarchie, n’a pu se déplacer pour recevoir son prix.
Des hommes, des potentiels et des initiatives
« Ne plus voir l’Afrique dans ses manques mais dans ses potentiels ». La formule, qui exprime l’une des ambitions du concours, est de François Milis, fondateur et ancien secrétaire général de l’ONG Echos Communication, à l’origine du concours Harubuntu organisé en partenariat avec Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), l’association panafricaine des collectivités locales. En mettant en exergue des projets et des individus qui œuvrent pour leur communauté, Harubuntu, qui veut dire en kirundi « Ici, il y a de la valeur » tente de changer l’image de l’Afrique « dans les médias européens, dans les consciences collectives en Europe et en Afrique », souligne Jean-Pierre Elong Mbassi, le secrétaire général du CGLUA. « C’est par leur action que l’Afrique (prouve qu’elle) est digne d’intérêt », poursuit-il.
Le concours créé en 2007 repose sur trois principes fondamentaux qui « révolutionnent » l’approche en matière de coopération et d’aide au développement, insiste François Milis. La démarche qui sous-tend Harubuntu met « l’homme au centre du développement, valorise les potentiels, et non les manques, et crée un espace où s’expriment des visions du développement centrées sur les populations africaines ». Avec ses trois éditions et ses seize lauréats, dont quinze sont réunis ce jeudi à Bruxelles, le concours a donné naissance à une communauté que Jean-Pierre Elong Mbassi a invité ce jeudi à perpétuer « la flamme Harubuntu ». La remise des prix Harubuntu 2010 met également un point final au deuxième colloque éponyme sur la nécessité d’un « changement de regard » dans la coopération Nord-Sud.