Cinq compagnies aériennes interdites en France


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La Direction générale de l’aviation civile a publié sur son site, ce dimanche, la liste des compagnies non autorisées en France. Nul n’oublie les 153 Français victimes d’un crash d’avion le 16 août dernier, sacrifiés sur l’autel de la rentabilité. Alors que le rapport d’une mission parlementaire fustige le laxisme international, les autorités françaises se doivent de donner des gages d’efficacité sur leur politique de sécurité.

Par Anna-alix Koffi

Cinq noms pour apaiser la psychose. Face à l’inquiétude de l’opinion publique, choquée par la mort de 153 Français au Venezuela le 16 août dernier, le gouvernement prône la fermeté sur les questions de sécurité. Air Koryo (Corée du nord), Air Saint Thomas (Etats-Unis), Libéria International Air Services, Lineas Aer de Mozambique et Phuket Airlines, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a rendu publique, ce dimanche, la liste « noire » des compagnies qui n’ont droit ni d’atterrir en France, ni de décoller du sol français.

A cette liste, s’ajoute Transairways, transporteur affrété par la compagnie mozambicaine. « Le but de la publication de cette liste est d’inciter les autres pays européens à en faire autant, afin d’aboutir à une liste noire commune », a déclaré Thierry Reviron, directeur de l’aviation civile-Nord. Rien de nouveau cependant, ces compagnies étaient déjà interdites respectivement depuis avril 2001, mars, avril et décembre 2004, juin 2005 pour la dernière. Selon les responsables de la DGAC, ces compagnies y seront maintenues à moins « d’apporter des éléments techniques permettant de garantir la conformité de ses conditions d’exploitation et d’entretient aux standards internationaux ». La DGAC confie que cette liste n’est pas définitive.

Une centaine de compagnies à éviter

Cette « liste noire » devait être établie depuis juillet 2004, au moment du compte rendu de la mission d’information sur la sécurité du transport aérien ordonnée après la catastrophe de Charm el Cheikh, en Egypte, le 3 janvier 2004 tuant 148 personnes dont 134 Français. « Nous demandons la mise en place d’une liste noire qui exclurait certaines compagnies de l’atterrissage en France. Les Etats-Unis le font et c’est une excellente mesure. Il faut savoir se protéger. Il faut savoir prévenir les gens », avait réitéré le 21 août dernier, Odile Saugues, députée socialiste du Puy de Dôme et présidente de la mission parlementaire. Elle avait déploré que le compte rendu en 40 points, qui prônait entre autres un renforcement des contrôles et d’un effort de prévention au niveau international, n’ait pas suscité de grandes réactions auprès des autorités compétentes. « Les contrôles ne se font pas, l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale, ndlr) connaît le nom des pays contrevenants et n’oblige pas à l’application des règles », avait-elle ajouté.

Selon François-Michel Gonnot, autre rapporteur de la mission, il faudrait étendre la liste à plus de cent noms. Le député UMP du Val d’Oise déclarait samedi dernier, qu’au minimum une centaine de compagnies à travers le monde n’assumaient pas leurs responsabilités. Une quarantaine de pays poseraient problème dont le Portugal, Chypre et la Hongrie pour l’Europe. Il relève également un gigantesque trafic de pièces détachées d’occasion pour avions dans le monde. Avec, qui plus est, l’utilisation de pièces de contrefaçon fabriquées en Chine.

Des failles dans la liste noire

Selon les chiffres de l’Association internationale du transport aérien (IATA), plus de 1,8 milliard de personnes ont pris l’avion en 2004 et ce chiffre devrait augmenter de 6% par an. Les experts prédisent un accident par semaine en 2020 si le niveau de sécurité n’est pas amélioré. Parue pour accélérer la publication d’un classement européen tout en mettant en garde les compagnies qui ne respectent pas les règles de sécurité, la liste noire n’est cependant pas infaillible. Bien que figurant sur celle de la France, Air Saint Thomas, a confié à nos confrères de RFI qu’elle proposait encore des vols en Martinique comme en Guadeloupe. Il suffit, pour ce faire, d’affréter l’avion d’une compagnie disposant toujours de son droit de trafic.

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