Cinema do Brazil


Lecture 4 min.
arton9753

Du 26 avril au 2 mai, le 8e Festival du Cinéma brésilien de Paris programme des fictions et des documentaires, des longs et courts métrages qui viennent de l’autre côté de l’Atlantique. Une belle occasion de faire le point sur une cinématographie très riche, méconnue en France.

Si vous avez raté l’Année du Brésil en France en 2005, et notamment les manifestations concernant le 7e art, petite séance de rattrapage dès mercredi, avec le Festival du Cinéma brésilien de Paris. Du 26 avril au 2 mai, L’Arlequin accueille la huitième édition d’un festival qui s’est peu à peu imposé comme LE rendez-vous du ciné made in Brazil. « Les Français ne connaissent pas du tout la production cinématographique de mon pays », regrette Katia Adler, réalisatrice brésilienne, installée en France depuis plus de 10 ans et déléguée générale de l’association Jangada, organisatrice du Festival.

« C’est pour cela qu’on a créé cet événement, pour montrer la diversité de la cinématographie brésilienne. Ce sont des petits pas mais chaque année, des films sont achetés pendant le festival et cela permet la sortie en France d’un nouveau film brésilien. Même si par ce biais, on amène un peu de ciné brésilien en France, il faudra encore beaucoup d’années pour l’imposer vraiment dans le paysage ! »

Cinéma social

L’année dernière, le festival a rassemblé quelque 6 000 personnes, un chiffre plus qu’honorable. Et cette année, l’événement se professionnalise un peu plus avec la mise en place du premier marché du film brésilien, pour favoriser les échanges entre pros des deux pays. Le thème choisi est le cinéma social. « C’est un thème souvent traité dans les films brésiliens en général. Nous avons donné une Carte blanche à Katia Lund, co-réalisatrice de La Cité de Dieu et cofondatrice en 2000 de l’association Nos do cinema. A Rio, cette ONG insère socialement les jeunes défavorisés via le cinéma et l’audiovisuel. C’était donc une évidence de parler de cinéma social », explique Katia Adler.

Les jeunes sélectionnés pour participer à l’aventure de Nos do cinema écrivent, jouent produisent et montent leurs propres courts métrages. Le festival en a sélectionné six, dont un, Favela nouveau monde, qui parle de la vie dans la favela, des préjugés que peuvent avoir les « gens du dehors » et du rôle des noirs dans la formation des communautés à l’intérieur de la favela. La cérémonie d’ouverture sera aussi l’occasion d’évoquer le travail de la fondation Gol de Letra, créée par le footballeur Raï et qui vient en aide aux enfants défavorisés en ouvrant des centres d’accueil dans des favelas de Sao Paulo et de Rio de Janeiro. L’association possède une antenne française.

Du long, du court, du doc

Le festival sera l’occasion de voir des longs métrages inédits en compétition pour le Prix du jury et le Prix du public. Parmi eux : Béni soit le fruit de Sergio Goldenberg, qui raconte la liaison amoureuse entre Edgard, propriétaire d’un salon de coiffure, et Maria, son employée de maison afro-brésilienne. Ou encore le documentaire C’est bossa nova, un portrait du genre musical et de ses principaux protagonistes. Une quinzaine de réalisateurs, acteurs et producteurs brésiliens sont attendus à Paris et le jury 2006 est composé de Maria de Medeiros, actrice française d’origine portugaise, Sara Forestier (César du Meilleur espoir féminin pour L’Esquive d’Abdellatif Kechiche), les acteurs français Mathieu Demy et Clément Sibony, Radu Mihaileanu (réalisateur de Va, vis et deviens) et Juliette Renaud (coproductrice de La Cité de Dieu).

Outre les longs métrages, seront aussi projetés des courts et des documentaires. « Tous les ans, je recherche les films et fais ma sélection. Mais pas en fonction de ce que j’aime ou n’aime pas. J’essaie de donner un panorama du cinéma brésilien », assure Katia Adler. « C’est pour cela qu’il y a de la fiction mais aussi toujours des documentaires. D’ailleurs, c’est un genre tellement important au Brésil que nous allons organiser dans la foulée un deuxième volet lié exclusivement au documentaire et à la télévision, au cinéma Le Latina, à Paris. » A suivre donc…

8e Festival du Cinéma brésilien de Paris, du 26 avril au 2 mai 2006. Cinéma L’Arlequin – 76, rue de Rennes – 75006 Paris
Toutes les informations sur le site de l’association Jangada.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News