Une alliance panafricaniste, constituée par toutes les nations africaines et de sa Diaspora, avec pour but de renforcer le développement culturel, social et économique du continent africain : telle a été la proposition du président sénégalais Abdoulaye Wade, lors de la cérémonie d’ouverture officielle de la Conférence des Intellectuels d’Afrique et de la Diaspora qui réunira plus de 1000 intellectuels jusqu’à ce samedi 15 juillet dans la capitale bahianaise.
Présent lors de l’ouverture officielle, le président Lula a également été très applaudi lorsqu’il a évoqué le rôle fondamental que le Brésil joue désormais en étant devenu le promoteur d’un agenda commun pour le développement intellectuel et social des Amériques et de l’Afrique. La proposition du dirigeant sénégalais est également partagée par les autres dirigeants africains présents au colloque international.
Le Pan africanisme comme inspiration
e président Wade au CIAD II Abdoulaye Wade a également souligné l’apprentissage du panafricanisme qu’il a fait au cours de sa formation politique. Pour le dirigeant de ce pays situé dans la partie nord de l’Afrique face à l’Océan Atlantique – à à peine trois heures et demie en avion de Recife, la capitale de Pernambuco – avec l’union des quelques 53 nations africaines autour de la construction d’une identité, il sera possible de réaliser les efforts pour régler les problèmes sociaux du continent, en terme de globalisation et de massification culturelle. Ce « partenariat », selon Wade, passe par le fait pour le Sénégal d’assumer cette proposition d’intégrer dans le même bloc africain toute l’Amérique du Sud et les Caraïbes. « En introduisant cette alliance panafricaniste, nous proposons de cheminer dans le sens contraire du nationalisme et des régimes individualistes, si présents au XXIème Siècle. »
L’Union Africaine donne également son appui
L’initiative de la création d’un bloc panafricaniste est également soutenue par la déclaration du président de l’Union Africaine. Dans son discours, l’ancien président du Mali Alpha Oumar Konaré, a également souligné que la négociation d’une nouvelle union africaine ne va pas fragmenter l’identité des pays, mais engagera le continent en le conduisant vers une autre Afrique, qui se trouve dans la-sa Diaspora. Faisant référence au CIAD II, Konaré a également évoqué d’autres rencontres historiques qui se sont tenues lors des décennies antérieures, lesquelles avaient également abordé les relations entre les pays en vue de la constitution d’un bloc africain. Sur la réunion des intellectuels à Bahia, celui qui dirige l’Union Africaine depuis 2003 a rappelé que les intellectuels ont un rôle fondamental dans le formatage d’une Afrique nouvelle, multiple et diverse dans ses façons de penser et de produire de nouvelles initiatives. « La Nation Africaine est la seule qui va nourrir les enfants, sortir les africains de la marginalisation économique et sociale. Cela permettra que notre continent soit un partenaire respectable des grandes communautés internationales », a conclu le président de l’Union Africaine.
L’ancien sénateur, militant, sculpteur et plasticien, Abdias do Nascimento fait désormais partie, du haut de ses 94 ans, des personnes les plus honorées par l’État Brésilien. Le créateur du Teatro Experimental Negro (Théâtre Expérimental Nègrer) a reçu des mains du président Luís Inácio Lula da Silva la médaille de l’Ordre de Rio Branco. Lorsque l’insigne a été épinglé sur Abdias, le public présent s’est levé pour applaudir le militant. Ému, Abdias l’a remercié de son geste en levant la main et en faisant le signe de la victoire, dédié aux invités qui participent à la conférence au Centre des Conventions de Bahia. L’ancien sénateur a également reçu l’affection de la Secrétaire Spécial des politiques de Promotion de l’Égalité Raciale, la ministre Matilde Ribeiro.