Le 12 juillet 2024, Japhet Koome, chef de la police nationale du Kenya, a rendu sa démission. Cette décision survient après des manifestations violentes contre une loi fiscale controversée. Ces protestations, réprimées avec force par la police, ont été fatales pour plusieurs manifestants. Peu après, dans un geste surprenant, le président William Ruto a licencié presque tous les membres de son gouvernement.
Un contexte de crise
Depuis le 25 juin, des manifestations contre de nouvelles taxes controversées ont éclaté. Ces protestations ont rapidement dégénéré, avec des manifestants qui ont pris d’assaut le Parlement. La réponse de la police, impliquant des tirs à balles réelles sur les manifestants, a causé la mort de 39 personnes.
Face à l’escalade de la violence, le président Ruto a retiré le projet de loi de finances. Hier 11 juillet, il a annoncé le limogeage de presque tout son cabinet, sauf le ministre des Affaires étrangères et le vice-président. Ces changements drastiques visaient à calmer le mécontentement public croissant.
Résultats et répercussions
L’agence officielle de protection des droits humains (KNHCR) a confirmé la mort de 39 personnes depuis le début des manifestations le 18 juin. De nombreuses organisations de défense des droits humains ont condamné les méthodes employées par la police et ont demandé des enquêtes approfondies.
L’année précédente, des manifestations contre la vie chère, initiées par l’opposition, avaient également entraîné des pillages et des affrontements meurtriers. Selon les ONG, ces incidents ont fait au moins 50 victimes. Face à ces critiques répétées contre la brutalité policière et les exécutions extrajudiciaires, le chef de l’État avait promis de réformer la police.
Les efforts de réforme
En octobre 2022, deux mois après son élection, Ruto avait démantelé la redoutée Unité des services spéciaux (SSU), accusée de disparitions forcées et de meurtres. Il s’était également engagé à refondre la police.
Mobilisation et perspectives
La contestation baptisée ‘Occupy Parliament’ (‘Occuper le Parlement’) a émergé sur les réseaux sociaux après la présentation du budget au Parlement le 13 juin et a rapidement gagné le soutien de la ‘Génération Z’. Après le retrait du projet de budget, le président a augmenté les emprunts et réduit les dépenses. Cette action a modifié le déficit budgétaire du pays, le faisant passer de 3,3 à 4,6%. Cette situation a conduit l’agence Moody’s à abaisser la note de la dette à long terme du Kenya, avec des perspectives négatives.