Chronique d’une désillusion : le Président Macron au Cameroun


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Michel Tagne Foko, Chroniqueur, écrivain, éditeur. Membre de la société des auteurs du Poitou-Charentes
Michel Tagne Foko, Chroniqueur, écrivain, éditeur. Membre de la société des auteurs du Poitou-Charentes

Un riche Français vient parler à un riche Camerounais. Ce sont des homologues, nous dit-on. Des chefs d’État. Même si le Français est élu démocratiquement, et que le Camerounais a fait un hold-up électoral et embastillé ses adversaires politiques…

Il se dit aussi que ce Français est riche parce qu’il a travaillé comme banquier, chez Rothschild, avant d’être là où il se trouve. Que le Camerounais est riche parce qu’il est à la tête d’un cartel mafieux qui le maintient coûte que coûte, vaille que vaille, à la magistrature suprême depuis quarante ans.

Le riche Camerounais décide d’offrir un faux bain de foule à son homologue le riche Français. Et pour l’accueillir en « grande pompe », on promet de donner deux mille francs CFA, c’est-à-dire trois euros, à chaque pauvre qui viendra danser à l’aéroport.

Des groupes se forment. Des mères et des pères abandonnent les enfants à la maison. Ils font des kilomètres, pour certains à pied, il y en a même qui prennent des crédits au quartier, pensant que le ruissellement arrivera jusqu’à eux. Qu’ils seront inondés de billets de banque flambant neuf.

Ils dansent comme promis, de quatorze heures à minuit, rêvant des euros, mais à la fin, certains n’ont rien eu…

Galvanisé par cet accueil factice, le riche Français est tout heureux. Ça se voit sur son visage. On ne dirait pas qu’il se trouve dans l’une des pires dictatures au monde. Il ne parle qu’avec des privilégiés du pays, et d’ailleurs. Des gens qui ont la chance de manger à leur faim, pour un grand nombre, en pillant les deniers publics.

Il ne se rend même pas compte qu’il n’y a aucun pauvre autour de lui. On peut même le voir sourire, parler business et de l’avenir avec un tyran, dans un pays où des opposants politiques sont en prison, les détournements des fonds de l’État sont une religion, une guerre criminelle dans le nord-ouest et le sud-ouest…

Triste soirée pour les droits humains !

Michel Foko
Michel TAGNE FOKO Écrivain - Journaliste - Éditeur | Fondateur : LA PRESSE DU SOIR, ÉDITIONS DU MÉRITE, LE QUOTIDIEN JULIA, etc
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