La Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde est arrivée mardi après midi à Alger, pour discuter avec ses partenaires algériens d’un partenariat avec l’Algérie.
(De notre correspondant)
La visite officielle de trois jours qu’effectue Christine Lagarde, la Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), capte toutes les attentions. Elle a pour objet de passer en revue les relations entre le FMI et l’Algérie. Un partenariat est à l’ordre du jour.
L’Algérie, pays membre du FMI, qui devient vite créancier grâce aux bénéfices engrangés par l’exportation des hydrocarbures, tarde, toutefois, à sortir la tête de l’eau en raison de la mauvaise gestion qui finit par le paralyser. Pour conforter sa place sur la scène monétaire, il avait décidé de participer, pour un montant de 5 milliards de dollars, sous forme d’accord d’achat de titres libellés en Droits de tirage spéciaux (DTS). Une procédure engagée afin de permettre à cette institution monétaire mondiale de conforter sa capacité de prêts.
L’arrivée de Mme Lagarde au pays des 200 milliards de dollars de réserves de change, pour un éventuel partenariat avec le Fonds monétaire international, intervient à un moment où la situation économique est au plus mal. Il y a une vingtaine d’années en arrière, en 1993, les experts du FMI exigeaient du gouvernement de l’époque de rééchelonner la dette et de libéraliser l’économie de l’Algérie, fragilisée à ce moment là.
Maintenant, les autorités algériennes vont se faire écouter et exposer grandement leurs ambitions économiques. Avec une réserve de change qui reste l’une des plus importantes dans le monde, grâce aux prix élevés du pétrole, l’Algérie est en passe de devenir un partenaire financier fiable sur la scène monétaire mondiale.
« Je suis venue en visite officielle pour évoquer le partenariat entre l’Algérie et le FMI et de voir ce que nous pouvons apporter à l’Algérie et ce que nous pouvons apprendre aussi de l’Algérie ». Cette déclaration de Mme Lagarde fait à la presse en dit long sur les ambitions de l’institution financière internationale qu’elle représente pour l’Algérie, en passe de diversifier son économie. Ce pays, producteur du pétrole, dispose de « potentialités énormes » et ambitionne de réaliser une croissance de 6% et de réduire le taux de chômage à 5% à moyen terme. Ses dirigeants sont crédités de « reconnaissance » pour leur contribution financière à l’effet de lutter de façon efficiente contre les crises économiques dans le monde.
« Vu la taille de son marché, celle de sa population et ses disponibilités financières, l’Algérie dispose d’un grand potentiel de croissance, notamment dans le secteur de l’agriculture et dans la pétrochimie, la pharmacie, le tourisme, les TIC et les services en général », a laissé entendre le conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, également du voyage en Algérie. Comme attendu, les données macroéconomiques « impressionnantes » sont louées par les responsables du fond monétaire international qui s’étaient attardés sur l’efficacité de la politique monétaire en Algérie. Celle-ci, à en croire les experts financiers est couronnée par « une inflation maîtrisée et un taux de change équilibré ».
La loi des finances 2013, orientée beaucoup plus vers la gestion des équilibres macroéconomiques avec un souci évident de gérer la crise sociale et fondée sur le prix du baril de brut de référence à 37 dollars, est aussi louée par les hôtes de l’Algérie. Cette loi des finances, considérée « très positive en matière de consolidation budgétaire », va de paire avec l’assainissement du climat des affaires en remodelant le fonctionnement de l’administration, qui reste l’une des plus corrompues dans le monde. Les responsables du FMI sont en pourparlers avec les hauts dirigeants de l’Algérie, à commencer par le gouverneur de la banque d’Algérie et le ministre des finances.
Un partenariat gagnant-gagnant avec l’institution de Bretton Woods, qui table sur une croissance significative pour ce pays de l’union du Maghreb Arabe, est à l’étude lors de ce séjour algérien.