» Chouchou » est une comédie qui raconte l’histoire d’un jeune immigré maghrébin travesti et sans papiers. Coécrit par l’humoriste marocain Gad el Maleh, à l’origine du sujet, et le cinéaste algérien Merzak Allouache, qui signe aussi la réalisation, le film est un hymne à la tolérance. Drôle et émouvant.
» Chouchou « . Ce nom n’est pas étranger à ceux qui connaissent l’univers de l’humoriste marocain Gad el Maleh. C’est en effet celui d’un des personnages de son second spectacle, un travesti maghrébin. Cette figure de scène, forte d’un potentiel cinématographique élevé, se retrouve aujourd’hui sur les écrans. Héros d’une comédie réussie.
Chouchou est un jeune maghrébin sans papiers qui, arrivé à Paris, est recueilli par Père Léon, admirable Claude Brasseur. Personnage très sympathique, quoique bonimenteur, Chouchou trouve du travail comme homme à tout faire chez une psychanalyste. Doucement, il s’intègre. Un jour, il décide de se rendre à Clichy, pour retrouver son neveu. Celui-ci est devenu » Vanessa « , chanteuse travestie à L’Apocalypse. Chouchou, lui aussi travesti à ses heures, retrouve avec plaisir cet univers et devient un habitué du cabaret où il ne tardera pas à découvrir l’amour. Avant que le décor ne s’assombrisse…
Hymne à la tolérance
Le film est sans conteste une réussite. Le traitement du sujet est tout en finesse. Gad el Maleh et Merzak Allouache ne tombent jamais dans la vulgarité ni la moquerie. Le rythme est agréable et le ton très juste. Outre ces qualités, le casting et les performances d’acteurs sont époustouflants. Gad el Maleh est un travesti plus vrai que nature et Alain Chabat en homme troublé, en coeur à prendre puis en amoureux transi est incroyablement convaincant. La palme revient tout de même à Roschdy Zem qui interprète le rôle de frère Jean, ecclésiastique halluciné qui voit apparaître la vierge, nue. Une vraie jubilation.
Chouchou est une comédie, certes. Mais c’est bien plus que cela. » C’est une invitation à la tolérance avant tout. Plus le monde se durcit autour de nous et plus j’ai envie d’aller dans cette direction. C’est comme un réflexe normal de protection, de défense. Je voudrais que les spectateurs sortent des salles un peu sereins, un peu apaisés, comme si Chouchou leur avait » massé l’âme « , avoue Gad el Maleh. Qu’il se rassure, il y a de grandes chances que cela se passe ainsi.
Visiter le site :
Chouchou, sortie française le 19 mars 2003