Nouveau venu dans les bacs, avec leur premier album » Zina « , le groupe Choubène travaille en famille. Fares, Lalouani et Abdel Ali sont frères. Vivant en France mais nés en Algérie, ils revendiquent, à travers leur musique, leur appartenance à leur pays natal sans renier toutefois les apports culturels de leur terre d’accueil. Interview.
Après des années d’animation de soirées et de mariages, Fares, Abdel Ali, et Lalouani s’organisent en 1995, pour former leur propre groupe : Choubène (les jeunes, en arabe). Une affaire familiale. Ces trois frères, respectivement âgés de 24, 26 et 28 ans, lancés par la scène, ont oeuvré deux ans en studio pour développer leur propre musique – le raï- à travers leur premier album » Zina « . Fils d’immigrés algériens, ils sont arrivés très jeunes en France où ils vivent désormais. Leurs racines, ils y tiennent. Ils sont Algériens de coeur, tout en restant ouverts à cette autre culture – occidentale- dans laquelle ils ont toujours baigné. Côté musique, ils sont leur propre directeur artistique. L’inspiration, ils la trouvent à trois pour composer une pop raï, reflet de leurs nombreuses influences musicales.
Afrik.com : A cheval entre deux cultures, vous sentez-vous plutôt Algéro-français ou Franco-algériens ?
Lalouani ( clavier, chanteur): C’est une qualité d’avoir deux cultures, mais nous restons Algériens. Nous serons toujours Algériens. Simplement, nous vivons à la française, dans le respect du système et des institutions. Nous avons été à l’école en France, nous nous exprimons en français, mais notre profonde identité culturelle reste l’Algérie.
Fares (batteur): D’ailleurs la plupart de nos chansons sont en arabe. Nous sommes plus à l’aise pour composer dans notre langue maternelle. Ça vient plus facilement. On arrive mieux à exprimer ce qu’on veut dire en arabe.
Afrik : Dans votre album, vous flirtez avec différents styles, comme le funk ou le reggae. Comment définiriez vous exactement votre musique ?
Lalouani : Nous faisons de la pop raï. Notre musique est le fruit d’un mélange de nombreuses influences.
Abdel Ali : Mais notre inspiration reste le raï. Disons qu’il représente 70% de notre musique. Pour les 30% restants, nous intégrons diverses tendances comme le reggae ou le funk.
Fares : On ne trahit pas l’esprit du raï. C’est notre raï à nous, notre propre style, qui est influencé par tout ce qu’on écoute par ailleurs.
Afrik : N’est il pas trop difficile de travailler entre frères ?
Lalouani : Non. Nous avons la chance de bien nous entendre. Ce n’est pas vraiment dur de travailler ensemble, c’est une force plutôt qu’une contrainte. Et Inch’Allah on restera ensemble.
Fares : Au niveau artistique, c’est à trois que nous trouvons notre inspiration. Nous sommes complètement complémentaires. Une chanson appelle une mélodie qui appelle des arrangements. Chacun apporte son feeling aux morceaux.
Abdel Ali : Pour notre premier album ( » Zina « , ndlr), nous nous sommes passés de directeur artistique. Nous avons tout fait à trois, avec l’aide bien sûr du reste du groupe. Parce que Choubène ce n’est pas seulement nous, c’est aussi Marc (guitare), Mustapha (basse) et Raouf (percussions). Sans oublier tous nos amis musiciens qui ont ponctuellement participé à l’album.
Choubène » Zina » 2001 Wagram.
En tournée le 20 avril à Grenoble, le 28 avril à Lyon et le 19 mai au Zénith à Paris (dans le cadre de » Génération Beur FM »
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