Le choléra s’est installé en Guinée Bissau, et selon une mission de la DG ECH, service d’aide humanitaire de la Commission Européenne, les mesures de contrôle de l’épidémie de choléra qui sévit dans le pays sont insuffisantes pour mettre fin à la pandémie. Depuis août 2012, 4 103 cas de la maladie du choléra, dont 44 décès ont été enregistrés.
Cela fait plus d’un an que l’épidémie du choléra continue de faire des victimes parmi la population bissau-guinéenne. En tout, 4 103 cas enregistrés, dont 44 décès, depuis août 2012. Dans les chiffres et rapports effectués par les organisations humanitaires, la région de Tombali reste la plus touchée ces derniers temps. La vague épidémique s’y est installée en continue, faisant plus de vingt morts. Le manque de personnel, et de soins adaptés sont pointés du doigt comme cause de ces pertes humaines.
Tombali, la région la plus touchée
« Tombali est la région la plus pauvre du pays et il n’y a qu’une seule infirmière par centre de santé. Le système de santé ne peut pas s’occuper correctement des patients », a déclaré Inacio Alvarenga, épidémiologiste de l’OMS. Ce constat résume la fragilité de la région à pouvoir lutter contre le choléra. La région qui est située dans le sud du pays, reste la plus affectée par cette épidémie mortelle, avec plus de vingt personnes mortes de la suite de la maladie, rien que ces dernières semaines.
« Il s’agit d’une communauté isolée, avec un accès restreint aux centres de santé », confirme le Dr Jean-Louis Mosser. Le docteur met en garde contre tout risque d’évolution de l’épidémie : « même si le nombre de nouveaux cas reste limité pour le moment, la rigueur et la mise en place de la réponse doit être la même, quelle que soit l’ampleur de l’épidémie. Il est maintenant nécessaire d’intensifier les mesures de prévention et de lutte dans ces communautés, afin d’éviter une flambée de l’épidémie avec l’entrée en saison des pluies ».
Depuis dix ans, l’épidémie du choléra sévit dans la région de l’Afrique de l’ouest, avec environ 100 000 personnes affectées par la maladie, et plusieurs milliers de décès chaque année. La mission lancée par l’UE, en étroite collaboration avec l’OMS, l’Unicef et autres ONG humanitaires, tente de venir à bout de l’épidémie, en suivant la situation de près dans ces zones jugées à «haut risque ».