Apathie générale au sommet de l’Etat, transformation du parti au pouvoir en instrument de déprédation, népotisme, corruption, tribalisme… Pierre Mila Assouté est intarissable de superlatifs, lorsqu’il décrit le chemin suivi par le Cameroun pour se retrouver parmi les pays pauvres très endetté. Mais loin de partager le pessimisme de certains de ses compatriotes, il croit en l’avenir du Cameroun, qu’il décrit comme un pays riche de ses ressources naturelles et de ses hommes.
Là où le régime actuel pratique le pilotage à vue, il propose un programme de réformes ambitieuses. Le Cameroun va mal parce qu’il est mal géré. Mieux gouverner, il se développera rapidement. Tel semble être le résumé de sa vision politique.
Pierre Mila Assouté, 52 ans, est un témoin majeur de la scène politique camerounaise de ces dernières décennies. Ancien député et ancien membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, (RDPC) le parti au pouvoir, il est également roi d’une importante chefferie traditionnelle, d’où le titre de Chief qui lui est associé. Ayant constaté les dérives du RDPC, il a initié, de l’intérieur du parti, un mouvement de réforme. Une attitude qui lui a valu une forte adversité. Après avoir échappé à une tentative d’assassinat, il s’est réfugié en France. Résolument opposé au président Paul Biya, c’est désormais de Paris qu’il continue son combat politique, dans le cadre de son propre parti, le Rassemblement démocratique pour moderniser le Cameroun (RDMC). Il analyse la situation politique au Cameroun et parle de ses projets.
Afrik.com : Vous avez créé votre parti, le Rassemblement démocratique pour moderniser le Cameroun (RDMC). Comment arrivez-vous à le gérer d’ici ?
PierreMila Assouté : Ce n’est pas simple, mais c’est un défi que je dois relever. Avant de partir du Cameroun, j’ai mis les structures en place et désigné des hommes pour les diriger. Ces hommes sont à pied d’œuvre sur le terrain, pour procéder au démembrement du parti et à son extension sur le territoire. Je suis en contact permanent avec eux. De mon côté, je les appuie financièrement.
Afrik.com : de quoi vivez-vous ?
Pierre Mila Assouté : Je travaille. J’ai fait des consultations pour plusieurs banques. Notamment en matière de trading international. J’ai également des amis qui partagent mon combat et l’appuient financièrement. Je n’ai pas demandé d’aide à l’Etat français. Je n’ai pas vocation à m’éterniser ici. Je suis là pour construire mon projet politique sur la base de mes convictions. Ensuite, je retournerai sur le terrain..
Afrik.com : Vous êtes également roi traditionnel…
Pierre Mila Assouté : Je considère la royauté traditionnelle comme un élément fondateur de notre culture. Mais je l’intègre dans la modernité. Parce que si elle doit survivre, il faut qu’elle s’incruste dans la modernité. J’ai fait comprendre à mes populations que le fait de rester au village avec elles ne leur apportera pas l’avenir, qu’il faut qu’on se batte. Je suis porteur d’un message politique et je n’ai pas le droit de m’enfermer dans la chefferie avec ce message.
Afrik.com : Le scandale qui a éclaté en France par rapport aux vacances luxueuses du président Biya vous a-t-il surpris ?
Pierre Mila Assouté : Non. Je dois avouer que je suis scandalisé. Mais Monsieur Biya n’a fait que ça toute sa vie. Quand on connaît combien ça coûte de se loger à l’hôtel Intercontinental de Genève, on ne peut pas être surpris. A Genève, tout le monde sait qu’il réserve souvent trois étages entiers de cet hôtel, et ça coûte plus cher que ce qu’il a dépensé à la Baule C’est le même train de vie qu’il mène depuis très longtemps. C’est lui-même qui a déclenché le scandale à La Baule, en faisant venir la presse pour couvrir la réception de la médaille que le maire de La Baule lui a décerné. Je ne vois pas le président Sarkozy en train d’aller chercher une médaille dans la mairie de Santchou, mon village au Cameroun. C’est ce que vient de faire le président Biya. Ça correspond vraiment à l’histoire du vieux nègre et la médaille [[Du titre d’un ouvrage de Ferdinand Léopold Oyono]]. S’il avait autant de considération, c’est le maire de Paris, la capitale, qui lui aurait décerné une médaille. Il a humilié le Cameroun en allant s’incliner devant une mairie de banlieue française. Ce qu’on doit dire à tout le moins, c’est qu’il dilapide la fortune publique du Cameroun. Il dilapide l’argent du Cameroun là où les enfants manquent d’école, là où les jeunes connaissent le chômage, là où les femmes meurent encore en couche faute de soin, là où on n’a pas de route, là où on descend dans la rue à cause de la faim. Avec l’argent qu’il a dépensé chaque jour en France, on pourrait construire quatre hôtels au Cameroun, si Monsieur Biya aime tant que ça les hôtels.
Afrik.com : Le Cameroun a par ailleurs obtenu une aide de la France…
Pierre Mila Assouté : Je pense que c’est même l’une des raisons pour lesquelles les journalistes outrés en ont parlé. Comment pouvez-vous expliquer qu’un président à qui on vient d’accorder un prêt, s’installe dans un hôtel où même les gens qui ont aidé son pays ne peuvent pas passer la nuit ? Il faut que cela cesse. On ne peut pas continuer à aider des gens aussi immoraux.
Afrik.com : Dans le même temps, au Cameroun, Paul Biya déclare faire la chasse aux détourneurs de fonds publics dans une opération baptisée « Epervier »…
Pierre Mila Assouté : Tout ce qui se ressemble s’assemble. Si Monsieur Biya nomme des ministres qui pillent l’Etat camerounais, sa responsabilité est première parce que c’est lui qui les nomme. Vous ne pouvez pas recruter des voleurs et vous plaindre ensuite de leurs méfaits. Ce sont vos voleurs. On peut toutefois se féliciter de son courage à couper les têtes des serpents qu’il a lui-même fabriqués. Mais il doit aller jusqu’au bout de sa logique. Et pour ce faire, il doit cesser d’envoyer en prison uniquement les personnes qui le gênent. Car nous avons constaté que les personnes qui ont été arrêtées avaient toutes des velléités politiques. C’est une opération à tête chercheuse. Tant que la justice sera un instrument politique au service de l’exécutif, on n’aura pas de justice. Comme le disait un penseur, « lorsque le juge est au service du politique, il devient un bourreau ». Les magistrats camerounais d’aujourd’hui ne sont pas des magistrats. Ce sont les bourreaux de Monsieur Biya. Lorsque celui-ci pointe du doigt un bonhomme, ils l’assomment. Et les juges n’ont pas de choix. Car s’ils ne s’exécutent pas, ils pourraient aussi passer à la trappe. Donc la question fondamentale, c’est celle de la restructuration de la justice camerounaise. Et c’est l’une des choses que nous proposons dans notre projet.
Afrik.com : Selon vous, si la justice était libre au Cameroun, le président Biya pourrait être inculpé pour détournement de fonds ?
Pierre Mila Assouté : Ce n’est pas impossible. Certaines personnes interpellées ont cité des gens dans son entourage, notamment sa femme. Ceux-là devraient être convoqués, ne serait-ce que pour répondre aux accusations qui leur sont portées. Si l’opération dite « Epervier » était objective, elle irait très loin. On devrait agrandir les prisons. Je n’ai pas les preuves formelles que Paul Biya a mis ses mains dans les caisses de l’Etat. Mais il mène un train de vie qui montre que l’Etat dépense beaucoup d’argent pour lui. Et s’il n’a pas détourné l’argent public, qu’il déclare ses biens, pour qu’on sache comment il les a eus. Pour l’instant, il pèse des doutes sur lui. Et de tels doutes ne doivent pas peser sur l’honorabilité d’un chef d’Etat, sans qu’il soit pressé de démontrer le contraire. C’est à l’inverse de la moralité dont il a parlé lui-même, même s’il n’en fait plus état dans ses discours.
Afrik.com : Pourquoi le Cameroun ne décolle-t-il pas ? Qu’est ce qui bloque son développement ?
Pierre Mila Assouté : Ce qui bloque le développement du Cameroun, c’est Monsieur Biya. Comme tous les héritiers politiques sur qui le pouvoir tombe sans qu’ils n’aient rien pensé au départ en terme propre, Il n’a pas de vision politique. Il n’a pas élaboré de projet politique. Et comme tous les héritiers, il gère le long cours, il procède à la continuité. C’est pour cela que le Cameroun ne se développe pas. Vous savez, quand vous voulez construire une maison, vous l’imaginez d’abord, vous faites ensuite un plan, vous rechercher des financements. Par contre, si vous héritez d’une maison confortable, vous dormez. C’est ce que fait Paul Biya. De sorte que, lorsqu’il parle d’inertie, c’est lui l’inertie. Ce n’est pas quelqu’un d’autre. Parce que toutes les institutions ne valent que ce que valent les hommes qui les animent. Et il est le principal animateur de l’institution républicaine du Cameroun. Le problème du Cameroun aujourd’hui, c’est bien Monsieur Biya. Les ministres sont des exécutants. D’ailleurs, il les a caporalisés. Ils sont donc incapables de prendre quelque initiative que ce soit. Cela dit, les Camerounais eux-mêmes ont des comportements déviants. Mais c’est comme dans toute société anarchisante. Lorsqu’il n’y a plus l’autorité de l’Etat, lorsqu’il n’y a pas une impulsion de l’Etat pour organiser la société, les gens font ce qu’ils veulent, puisqu’il n’y a rien pour les arrêter. Il n’y a aucun plan de développement, on se contente des plans d’ajustement structurels.
Afrik.com : Que pensez-vous des relations entre le Cameroun et les bailleurs de fonds que sont le FMI et la Banque Mondiale ?
Pierre Mila Assouté : Je vais être clair. Il faut arrêter ces relations qui ne conduisent qu’à la vassalisation de l’Etat. Ce n’est pas la faute de ces institutions. C’est la faute à un manque d’ambitions des dirigeants camerounais. Vous ne pouvez pas bâtir un Etat sur la dépendance des autres. On ne vit pas de crédits. On vit de création des richesses. On vit du travail. On ne vit pas d’emprunt. Tout emprunt doit servir d’appoint à une politique structurelle. Ce n’est pas le cas du Cameroun. On a présenté les fonds Pays pauvres très endettés (PPTE) comme un miracle pour le Cameroun. On a construit artificiellement la pauvreté du Cameroun. Je continuerai à dire aux Camerounais qu’ils ont un pays riche. On a dit que ce pays est pauvre pour le ponctionner, pour le dépouiller, pour le voler. Quand on dit que le pays est pauvre, la population s’approprie la pauvreté. Cette pauvreté devient mentale. Pendant ce temps, on pille les richesses. Comment le Cameroun, producteur de pétrole, qui a 130 milliards de m3 de réserve de gaz naturel, qui est riche en diamant et autres, peut-il être pauvre et brusquement très endetté ? Ahmadou Ahidjo, le premier président, n’avait pas laissé de dette. A son départ, le pays était en surliquidité. Où est parti l’argent? Paul Biya a été incapable d’entretenir même seulement la vision économique mise en place par son prédécesseur. Nous sommes passés de 148 industries de production à presque rien aujourd’hui. On a tout fermé, vendu ou bradé. Et cela en violation de la loi de 1961 qui stipule que les privatisations devaient se faire au profit des nationaux, et qu’aucune société d’Etat ne doit être privatisée à plus de 51% au profit d’intérêts étrangers. Aujourd’hui, ce sont les intérêts étrangers qui tiennent toutes les sociétés d’Etat. Je n’ai rien contre la coopération. Mais on ne peut pas la faire au détriment des nationaux.
Afrik.com : Irez-vous jusqu’à dire comme certains que le Cameroun est géré par une sorte « d’association de malfaiteurs » ?
Pierre Mila Assouté : Je ne sais pas si cette expression convient. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a la criminalité à col blanc au sommet de l’Etat du Cameroun. Et la meilleure preuve de cette criminalité c’est l’emprisonnement d’une quinzaine de ministres. Un pays ne peut pas être pris en otage par quelques voyous, mon Dieu ! Les Camerounais méritent une vie meilleure. Il n’est pas normal qu’une oligarchie s’approprie les biens communs de tout un peuple pendant des décennies. Il faut que ça s’arrête.
Afrik.com : Comment changer cette situation selon vous ?
Pierre Mila Assouté : Pour changer les choses il y a une voie simple, il faut avoir un meilleur projet que celui du président Biya. Il n’en a d’ailleurs pas. Il faut être sincère avec le peuple camerounais. Ça veut dire que, lorsqu’on se déclare opposant, il ne faut pas s’opposer sous cape. Il ne faut pas s’opposer pour chercher à manger. Il faut mobiliser les Camerounais, leur dire qui sont ces criminels à col blanc qui dirigent le pays. Ceux-ci viennent les voir pendant les campagnes électorales pour les abreuver de bières et de riz pour les tromper. En acceptant ces dons intéressés, ils acceptent de rester dans la misère pour longtemps encore. Pour ce qui nous concerne, nous avons un projet politique. J’ai écrit deux livres moi-même [[Lettre Ouverte au peuple camerounais, mes compatriotes. Mon projet démocratique. Ed. L’Harmattan]] [[Le Cameroun change. Ed L’Harmattan]], et avec le groupe d’intellectuels qui sont dans mon parti le RDMC, nous avons commis un programme de gouvernement [[Projet politique alternatif pour gouverner et moderniser le Cameroun]] qui décline clairement quels sont les actes de développement que nous allons impulser au Cameroun. Il ne faut plus parler des hommes. Il faut parler des projets. Qu’est ce qu’on propose au Cameroun ? Quel est le projet de société qu’on propose aux Camerounais ? Les leaders politiques d’aujourd’hui n’en ont pas. On parle des hommes, on parle de leurs partis, mais on ne parle jamais de leurs projets de société.
Afrik.com: Le président Biya a fait changer la constitution pour se représenter. Comment expliquer que cette modification de la loi fondamentale n’ait rencontré aucune résistance?
Pierre Mila Assouté: On vit au Cameroun dans un régime de terreur. Toutefois, les Camerounais ne sont pas restés mous devant cette révision constitutionnelle. Les gens sont descendus dans la rue. En réponse, on a tiré sur eux. On a parlé de plus de 200 tués dans les rues, 3000 arrestations. Plein de gens sont encore dans les prisons. On ne peut donc pas dire qu’il n’y a pas eu de résistance. Par ailleurs, le principe veut que la Constitution soit révisée par référendum. Mais le président Biya a choisi la voie parlementaire où son parti est majoritaire. Mais le peuple camerounais doit se mobiliser, pour donner une réplique démocratique dans les urnes. Et nous savons qu’il en est capable. C’est d’ailleurs la première fois qu’on a vu l’armée tirer sur les populations dont elle est chargée d’assurer la sécurité. Pendant combien de temps vont-ils tuer leurs concitoyens? Ont-ils des nuits paisibles depuis les faits? L’armée doit revenir à des sentiments républicains et arrêter de travailler pour un homme de 76 ans qui passe son temps dans des hôtels de luxe.
Afrik.com : Quelles sont les grandes lignes de votre programme politique ?
Pierre Mila Assouté : Je propose ce que j’ai appelé le libéralisme social. C’est une politique de droite qui intègre les idées de gauche. A savoir, l’homme se développe et s’enrichit, mais son enrichissement participe au développement social général et de manière codifiée. C’est ça la ligne idéologique de mon parti. Le capitalisme a échoué, le socialisme a échoué, il faut trouver une ligne médiane. Nous proposons aux Camerounais d’entrer dans l’Etat de droit, ce qui suppose que tout le monde est égal en droits et en devoirs. Nous proposons au Camerounais de revoir leur relation avec l’Etat. Il faut que l’Etat soit au service des populations et pas l’inverse. Cela suppose que l’Etat colonial disparaisse. Nous proposons de nombreuses réformes en matière sociale, politique, économique et culturelle. Nos réformes vont coûter à peu près 3200 milliards de Franc CFA. Cet argent est largement à la portée du Cameroun. L’Etat du Cameroun a les moyens de se payer des réformes même à plus de 5000 milliards de francs CFA. Ces dix dernières années, il s’est endetté pour 5000 milliards et il n’y a rien eu dans le pays.
Afrik.com : Certains médias ont écrit que vous tiendrez bientôt une grande conférence au Cameroun…
Pierre Mila Assouté : Je n’annonce pas une conférence. En revanche, nous nous préparons à être sur le terrain au Cameroun pour bientôt. D’ici décembre, nous aurons des équipes de la diaspora camerounaise sur le terrain au Cameroun. Je ne veux pas être précis parce que je connais le pays et son système policier.
Afrik.com : Serez-vous candidat pour la présidentielle en 2011 ?
Pierre Mila Assouté : Tout projet politique finit par la conquête du pouvoir. Mon parti tiendra bientôt son congrès. C’est le parti qui désignera son candidat. Evidemment, je suis habité par une forte ambition, j’espère pouvoir bénéficier de la confiance de mon parti le moment venu.
Afrik.com : Vous avez été reçu au Quai d’Orsay. Qu’est ce qui vous a valu cette invitation ?
Pierre Mila Assouté : J’ai été reçu au Quai d’Orsay sur instruction de la présidence française. Je pense que c’est le sérieux politique, le programme politique, les grandes actions que nous menons en faveur de la démocratie au Cameroun, et notre détermination à promouvoir une alternance qui nous valu cette invitation. Nous avons voulu voir avec la France, qui est notre premier partenaire économique, quels sont les actes de modernisation de notre coopération. Nous avons indiqué clairement nos appréhensions par rapport au régime actuel et la gestion du pays, les questions de démocratie, de gouvernance et des droits de l’homme. Nous nous sommes inquiétés avec la France sur l’avenir du pays par rapport à ce qui se passe chez nos voisins. Une disparition subite est vite arrivée. Nous avons aussi voulu rassurer les investisseurs étrangers, français notamment. L’alternance au Cameroun n’est pas synonyme de menace systématique de la coopération économique. Nous avons toutefois retenu qu’il y a des choses à renégocier. Des contrats dont les cahiers de charges n’ont pas toujours été respectés et qu’il faut regarder de près. Nous souhaitons un système dans lequel nous serons gagnants-gagnants. Nous aurons très prochainement une rencontre avec le MEDEF et d’autres opérateurs économiques français dans les cercles spécialisés. Le 9 octobre, à Paris, nous organiserons une grande soirée camerounaise pour la modernité et le changement. Nous attendons un peu plus de 1000 personnes.
Afrik.com : Etes-vous un ami de Monsieur Sarkozy ? Avez-vous des rapports personnels avec lui?
Pierre Mila Assouté : Des rapports personnels… oui, on peut dire comme ça, mais ça n’a aucune importance dans ma démarche politique. J’ai des rapports personnels avec plusieurs personnalités politiques de tous bords en France. J’ai des rapports avec d’autres dignitaires dans d’autres pays.