Chérif Rahmani, le ministre algérien du Tourisme, de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire a voulu, lors de l’inauguration du dixième Salon International du Tourisme et des Voyages (SITEV) d’Alger le 1er décembre 2009, donner plus de visibilité à la destination Algérie. Le ministre s’est dit convaincu que le tourisme en Algérie a de l’avenir. Soulignant le fait que c’est aujourd’hui une des priorités du gouvernement algérien, il a mis l’accent sur les retombées économiques du développement touristique, mais également sur sa dimension humaniste, pour le rapprochement entre les peuples.
Afrik.com: Quelle image souhaitez vous donner de l’Algérie à l’extérieur ?
Chérif Rahmani : Précisément cette image que nous avons quand nous sommes dans le Sahara, une image d’apaisement et de sérénité, et nous rendons hommage au monde du silence, dans un environnement protégé des conflits et des nuisances contemporaines. Je pense que les touristes des pays occidentaux, avec toute les nuisances qu’ils subissent au quotidien, recherchent avant tout l’apaisement et je pense que mon pays, l’Algérie, dans sa dimension profonde, peut leur donner l’expérience de cette quiétude, et de cette sérénité. C’est cette image qu’ils retiendront quand ils découvriront l’Algérie profonde.
Afrik.com : La crise financière mondiale peut-elle avoir des répercussions sur le tourisme en Algérie ?
Chérif Rahmani : Cette crise n’est pas encore terminée, nous en avons vécu des soubresauts il y a quelques jours encore à Dubaï , l’Algérie est un pays ouvert, donc elle est sensible aux évolutions qui affectent son environnement économique immédiat, et même lointain… Il est certain que la crise financière a raréfié les flux financiers mondiaux et les investissements dans beaucoup de pays, elle a et aura des effets sur notre économie touristique, et nous n’en sommes pas à l’abri sinon cela signifierait que nous serions un pays fermé, et autarcique, ce qui n’est pas le cas. Mais nous restons vigilants en menant précisément une politique de marketing et de communication forte pour promouvoir la destination « Algérie » auprès des opérateurs touristiques internationaux, auprès desquels nous pouvons promouvoir un tourisme différent, « responsable », respectueux du développement durable. Les effets de notre action se font sentir et je peux vous dire que nous n’avons enregistré aucun désistement dans les projets d’investissement touristiques dans notre pays.
Afrik.com : Nous sommes à la veille de la conférence de Copenhague, où vous représenterez l’Afrique, qu’attendez-vous de cette rencontre ?
Chérif Rahmani : Nous en attendons, nous pays africains, que les pays historiquement responsables de l’essentiel des émissions de gaz a effet de serre qui perturbent le climat de notre planète, prennent leurs responsabilités et réduisent leurs émissions en fonction de leurs engagements. C’est le premier élément, le second est que nous voulons qu’ils aident les pays en voie de développement à s’adapter, car le changement climatique va avoir de multiples effets : le cycle de l’eau va changer, le cycle de l’agriculture va changer, il est important que nous puissions bénéficier des ressources financières et des technologies nécessaires pour nous adapter. Cet effort doit être mondial et nous souhaitons aussi que les pays qui n’étaient pas présents à Kyoto soit à Copenhague et qu’ils y prennent des engagements clairs.
Par Samir Karr