Connaître ses sous-sols pour mieux les exploiter. Voilà le défi africain de Chekinah Olivier. Sa société OL Consult SARL planche actuellement sur une cartographie des ressources minières de l’Afrique.
L’Afrique est un véritable terrain de jeu pour les multinationales qui exploitent ses sous-sols. Le continent regorge de matières premières : on y trouve 40 % des réserves d’or mondiales et 30 % des réserves de minerais. Avec plusieurs problématiques. La première, c’est que les richesses des sous-sols africains profitent peu au développement du continent. Une véritable « malédiction des matières premières en Afrique », comme la décrivent les économistes, dû notamment à la méconnaissance des ressources. C’est de ce double constat qu’est parti Chekinah Olivier, pour qui « l’Afrique doit se donner les moyens de sa croissance économique ».
Chekinah Olivier milite pour une politique gagnant-gagnant
L’homme d’affaires, fondateur de la société OL Consult SARL, accompagne les multinationales du secteur minier dans leur développement en Afrique, et plus particulièrement en République démocratique du Congo. Chekinah Olivier a fait appel à la société espagnole Xcalibur Multiphysics, dont le savoir-faire en termes de cartographie est reconnu, pour créer une carte des ressources minières du continent. « Pour les sociétés internationales, il est difficile de sécuriser des investissements dans le secteur minier en Afrique, en raison du manque d’informations concernant les ressources minérales dans la plupart des pays », explique Chekinah Olivier, qui compte sur son projet pour à la fois rassurer les investisseurs mais également pour mieux informer les gouvernements des ressources dont il dispose.
Un projet économique qui doit s’accompagner d’une réforme des gouvernances africaines. Certes, c’est aux Etats de lancer des politiques en faveur de leurs populations. De quoi rejoindre les convictions de l’homme d’affaires canadien d’origine congolaise, dont le bien-être des populations africaines a toujours été un combat. « Désormais, assure Chekinah Olivier, la relation entre les entreprises étrangères et les États africains doit être une relation ‘gagnant-gagnant’ ». Une politique win-win qui repose sur une certitude : « Chaque partie doit tirer un bénéfice égal de l’accord. Les entreprises multinationales peuvent apporter leurs technologies et le financement de leurs projets tandis que les États africains fournissent le terrain pour débloquer les ressources naturelles ».
Libérer le potentiel de l’Afrique
Or, Chekinah Olivier estime que, « pour éviter que les entreprises étrangères ne profitent des richesses africaines sans les redistribuer » et pour « qu’un contrat adéquat soit négocié en amont et mis en œuvre pour que chaque partie puisse tirer profit de la redistribution des richesses », les Etats eux-mêmes se doivent de connaître les ressources dont il dispose. La majeure partie de son expérience, Chekinah Olivier l’a justement passée dans le secteur minier. L’homme d’affaires, touche-à-tout invétéré, compte donner les clés pour « libérer et d’ouvrir le potentiel de l’Afrique et des pays en développement en réalisant l’inventaire le plus exhaustif possible de ce qui est disponible et exploitable ».
Dans les mois à venir, la cartographie devrait donc devenir la référence ultime, autant pour les investisseurs que pour les gouvernants. Ce document permettra de déterminer le plus précisément possible « la découverte de gisements économiques et bien sûr l’évaluation du potentiel minéral du sous-sol dans les zones étudiées », explique Chekinah Olivier, qui veut « encourager l’investissement privé pour soutenir la production minière ». La cartographie répertoriera, poursuit le patron d’OL Consult SARL, toutes les matières premières, mais plus particulièrement « les minéraux critiques ou stratégiques comme le Lithium, le Nickel, le Cobalt, le Vanadium, les Terres Rares, le Coltan, etc., car ces minéraux sont indispensables à l’industrie moderne et à la transition énergétique, offrant une alternative plausible au réchauffement climatique qui menace l’humanité toute entière ».