Cheick Modibo Diarra sur la sellette


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Cheick Modibo Diarra est sur la touche. Les pouvoirs du premier ministre de transition du Mali seront réduits. C’est en tout cas ce qui ressort du discours télévisé de ce dimanche du président intérimaire Dioncounda Traoré. Pourtant, « le navigateur interplanétaire » affiche sa volonté de garder le cap.

(De notre correspondant)

« Les consultations pour la formation du gouvernement d’union nationale seront menées par le chef de l’Etat lui-même », en prononçant cette phrase dimanche soir au cours de son discours télévisé, Dioncounda Traoré venait ainsi d’écarter son premier ministre Cheick Modibo Diarra de la gestion de la transition. « Le navigateur interplanétaire » est plus que jamais sur la sellette. Le front Uni pour la sauvegarde de la démocratie (FDR), un mouvement anti-putsch, à travers la voix d’Ibrahima Ndiaye, vice-président de l’Alliance pour la Démocratie au Mali (Adema), parti de Dioncounda, avait réclamé la démission de l’ancien patron de Microsoft Afrique. « J’y suis j’y reste », telle a été la réaction de l’enfant de Ségou à ses détracteurs qui veulent sa tête à tout prix. « Je ne démissionnerai pas. L’accord-cadre de Ouagadougou (Burkina Faso) ne le prévoit pas », a soutenu le premier ministre Diarra. Il a défendu son bilan de cent jours à la primature dans un débat télévisé retransmis samedi sur les antennes de la télévision nationale et d’Africable, une chaine privée.

Bilan contesté

Le bilan de Modibo Diarra, à la tête du gouvernement de transition, est contesté. Lenteur, inaction, manque de cohérence, les qualificatifs n’ont pas manqué ces cent derniers mois pour fustiger sa gouvernance de crise. Pour le FDR, qui regroupe plus de 140 partis politiques et organisations de la société civile, le gouvernement a montré son incompétence et ses limites dans la gestion des affaires du pays. Pour ce mouvement anti-junte, aucune action concrète n’a été entreprise ces trois derniers mois pour la reconquête du Nord, et la sécurité des institutions de la transition reste fragile. Lâché aussi par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui lui reproche ses hésitations, « le navigateur interplanétaire » veut pourtant rester en orbite. Et il s’en défend.

« C’est moi le chef du gouvernement qui propose une équipe au président ». Une idée rejetée dimanche par le président de la transition Dioncounda Traoré qui va lui-même consulter les partis politiques et les organisations de la société civile, pour la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale. Cheick Modibo Diarra va-t-il se plier à cette décision de M. Traoré ou va-t-il engager un bras de fer avec le président de la transition, au risque de créer une crise au plus haut sommet de l’Etat malien ?

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