Les Comores dans la voix et dans le sang. Chébli est le symbole d’un métissage culturel réussi. Près de 20 ans après avoir quitté son île pour la France, il a su conserver ses racines tout en les nourrissant d’influences occidentales. Aujourd’hui à l’origine du Festival Art Comores qui aura lieu à Marseille du 29 Juin au 7 Juillet 2013, Chébli nous dévoile ses inspirations. Interview.
Afrik.com : D’ou vous est venu l’envie de faire de la musique ?
Chébli Msaidié : Mon père était musicien, ma grand-mère également, je suis issue d’une famille de musiciens. J’ai baigné dans cet univers depuis que je suis tout petit, c’est donc venu naturellement. Pourtant étant enfant c’est plutôt de bateau dont je rêvais, je m’imaginais en capitaine de navire !
Afrik.com : Comment définir votre style musical ?
Chébli Msaidié : Il m’est très difficile de répondre à cette question car tout comme les Comores sont issues de nombreux métissages, ma musique l’est aussi. Il n’existe d’ailleurs pas vraiment de type musical comorien mais plusieurs. Des musiques aux influences africaine, orientale voir même occidentale. Je me laisse influencer par les musiques que j’écoutais très jeune : du funk, de la soul, du jazz, puis j’ai découvert la rumba congolaise. A cela, j’y ai ajouté ma culture bantou et ma culture swahili pour en faire un chant de voyage.
Afrik.com : Ou trouvez-vous l’inspiration pour écrire ?
Chébli Msaidié : Je tire mon inspiration d’un livre de poèmes que j’ai lu des centaines de fois. Ce livre s’appelle « Poèmes de la bonne éducation« , écrit par un poète comorien qui a vécu à Zanzibar. Il m’inspire beaucoup d’émotions que je retransmets dans ma musique.
Afrik.com : Vous avez dédié un album à votre fils, puis un autre à votre père. A qui sera dédié votre prochain album ?
Chébli Msaidié : (Rire) Figurez-vous que je n’arrive pas à parler d’autres personnes que mon fils et mon père ! Mon père est décédé très jeune, mais je rêve toujours de lui.
Quant à mon fils aîné, il est très courageux. Il se bat contre des problèmes de santé depuis qu’il est tout jeune alors je le considère un peu comme un ange, mon petit ange gardien envoyé par Dieu pour me protéger. J’ai d’autres personnes dans mon entourage qui me tiennent à cœur tout autant, mais c’est plus fort que moi.
Afrik.com : Pourquoi avoir crée ce festival ?
Chébli Msaidié : La création musicale Heza a été sélectionnée par Marseille, capitale européenne de la culture cette année. 10% de la population marseillaise étant comorienne ou d’origine comorienne, pourquoi ne pas leur offrir une semaine entière dédiée à cette culture ? Voilà pourquoi je me suis lancé dans ce projet. Qui ne met d’ailleurs pas que la culture comorienne à l’honneur puisque d’autres artistes comme Youssoupha seront également présents.
Par Emma Soné Kellé