Chasse aux maquis à Abidjan


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Hauts lieux de la vie nocturne et culturelle à Abidjan, les maquis, petits bars chez l’habitant, sont dans le collimateur de la Brigade mondaine de la métropole économique ivoirienne. Elle a ordonné récemment la fermeture de 24 de ces établissements.

Les maquis sont à Abidjan ce que sont les pubs à Londres : des lieux de rencontres, d’échange et de défoulement. Un maquis, c’est un espace aménagé à l’intérieur d’un domicile privé où les gens peuvent se restaurer, boire un verre en regardant la télévision et/ou en écoutant de la musique. Véritables restaurants  » africanisés « , les maquis proposent des plats et des boissons à des prix très abordables. L’une des spécialités, le  » Kedjenou « , du poulet ou du poisson cuit à la vapeur, est un plat très prisé par les Abidjanais.

Les maquis ne sont pas que des endroits pour ripaille, ils sont également des lieux des rencontres entre amis, collègues de bureaux, ou hommes d’affaires.  » Des dossiers importants, engageant la vie de la nation, sont souvent traités dans les maquis « , avoue Konaté Cissé, enseignant à l’Université d’Abidjan. Pour lui, c’est l’un des rares espaces où la démocratie prend tout son sens :  » Dans les maquis, on trouve tout le monde. De l’ouvrier au cadre supérieur en passant par les élèves et étudiants. Les gens se retrouvent pour commenter la dernière actualité nationale ou internationale et écouter le dernier disque d’Alpha Blondy ou Aïssa Koné.  »

Nuisance sonore et insécurité

A Abidjan, on dénombre plus d’une centaine de maquis. Ils prolifèrent principalement dans les quartiers populaires tels Yopougon, Cocody, Koumassi. Ouverts 24 heures sur 24 et parfois sans autorisation, les maquis n’accueillent pas que des clients dociles et soucieux de la tranquillité du voisinage. Il n’est pas rare de rencontrer très tard le soir des clients, ivres, hurlant ou en train d’uriner devant les portes des habitations.

Saisie par les voisins des tenanciers de maquis, la Brigade mondaine de la Police judiciaire d’Abidjan a décidé de réagir. Elle a ordonné récemment la fermeture de 24 maquis. Pour le commissaire de Police, Jean-Claude Krowah, responsable de cette section de la PJ :

 » Ce n’est qu’un début. Il est inadmissible que les maquis empêchent les citoyens de dormir « . En leur déclarant la guerre, le commissaire de Police J-C Krowah s’est fait une nouvelle réputation à Abidjan, celui de  » Chasseur des Maquis « . Une chasse qui s’annonce longue et difficile.

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