Appelé à la barre ce mardi, l’ancien président libérien Charles Taylor a nié toute participation à la guerre civile en Sierra Leone. Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) l’accuse de crimes de guerre. Charles Taylor est le premier chef d’Etat africain à être jugé par la justice internationale.
Charles Taylor serait innocent. Selon l’ancien président libérien, toutes les accusations qui l’ont porté devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), où il témoignait ce mardi pour la première fois, ne sont que « désinformation, fausses informations, mensonges et rumeurs ». Charles Taylor, 61 ans, est le premier chef d’Etat africain a comparaître pour crimes de guerre devant un tribunal international. Onze chefs d’inculpation – incitation au meurtre, au viol, à la mutilation, à l’esclavage sexuel et à l’enrôlement d’enfants dans l’armée – ont été retenus contre lui pour son implication dans la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002).
Le chef de guerre a avoué avoir eu connaissance des massacres et des viols qui étaient perpétrés dans ce pays mais il a nié y avoir pris part. Ce dernier est accusé d’avoir soutenu la rébellion du Front révolutionnaire uni (RUF) en lui fournissant des armes en échange de diamants. « Il n’y a pas un seul être humain qui pourrait croire qu’il est vrai que j’ai fait des affaires avec le RUF, recevant des diamants en échange d’armes ou recevant des diamants en échange de quoi que ce soit », a-t-il fait valoir. Se défendant d’être le terroriste décrit par le tribunal, il a mis en avant son humanisme. « Je ne suis pas coupable de ces chefs d’inculpation. Je suis le père de 14 enfants, petits-enfants, qui aime l’humanité, j’ai lutté toute ma vie pour ce que je pensais juste. »
Le chef de guerre décrit comme un homme de « paix »
L’ancien président est le premier des 249 témoins que ses avocats appelleront à la barre. La défense du criminel de guerre présumé, assurée par l’avocat britannique Courtenay Griffiths, tente de minimiser son rôle dans le conflit sierra-leonais. Elle a présenté l’intervention de Charles Taylor comme pacificatrice. « S’il s’est impliqué en Sierra Leone, c’est pour la paix », a déclaré lundi Courtenay Griffiths lors de la reprise du procès de Charles Taylor. Le témoignage de ce dernier devrait s’étaler sur plusieurs semaines.
Plus de 90 témoins ont précédé Charles Taylor devant le tribunal. Ils sont venus étayer les différentes accusations portées contre lui. Le jugement de l’ancien président interviendra en 2010.