La condamnation de l’ex-Président du Liberia, Charles Taylor, en première instance, à 50 ans de prison, pour crimes contre l’humanité durant la guerre civile en Sierra Leone a été confirmée ce jeudi en appel par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, siégeant près de La Haye.
Charles Taylor restera bien sous les verrous. La condamnation de l’ex-Président en première instance à 50 ans de prison pour crimes contre l’humanité durant la guerre civile en Sierra Leone a été confirmée, ce jeudi en appel, par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, siégeant près de La Haye. Le jugement définitif de ce dernier, avait été prévu en effet dans la journée. « La chambre d’appel (…) confirme la condamnation à 50 ans de prison », a déclaré le juge George King, lors d’une audience publique à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye.
Emprisonné depuis le 20 juin 2006 à la Haye, après avoir été interpellé en mars de la même année, il est depuis peut-être passé à autre chose. Mais les milliers de victimes qui le pointent du doigt n’ont elles pas oublié les atrocités qu’elles ont vécues. Agé désormais de 65 ans, Charles Taylor est accusé d’être à l’origine de l’un des conflits les plus meurtriers en Afrique de l’Ouest. Il avait été condamné en première instance à 50 ans de prison, pour crimes contre l’humanité dans la guerre civile en Sierra Leone, qui a fait plus de 120 000 morts et des milliers de civils mutilés.
« Planification de crimes »
Précisément, quels sont les faits qui sont reprochés à l’ancien leader du Liberia? Il est inculpé d’avoir « planifié certains des crimes les plus haineux de l’histoire de l’humanité », en prêtant main forte et incitant en Sierra Leone une campagne de terreur des rebelles du Front révolutionnaire Uni (RUF), dans le but de contrôler les mines de diamants du pays. Il est également accusé d’avoir fourni à ces derniers des armes et munitions, renseignements et aides logistiques, en échange de diamants.
Toutefois, les juges avaient indiqué que l’ancien dirigeant du Liberia n’avait pas un contrôle direct sur les rebelles sierra-leonais. Et c’est précisément ce point qu’avait utilisé la défense, pour sortir la tête hors de l’eau, arguant que les juges avaient fait des « erreurs systématiques » et s’étaient basés sur des ouï-dire pour prendre leur décision. Les avocats de l’ex-chef d’Etat avaient donc tenté de renverser la situation en se basant sur le fait que leur client n’a pas été inculpé pour avoir ordonné les crimes commis durant cette sanglante période de l’histoire de la Sierra Leone. Mais leur stratégie est visiblement tombée à l’eau. Charles Taylor restera bien sous les verrous. Pour le restant de ses jours.