Charles Taylor comparaît de nouveau devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone depuis ce lundi, à La Haye (Pays-Bas). Le procureur appellera à la barre trois témoins qui doivent confondre l’ancien chef de l’Etat libérien, notamment accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Le procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone frappe fort. Pour la réouverture du procès de Charles Taylor, ce lundi, à La Haye (Pays-Bas), il appelle à la barre un expert de l’industrie du diamant en Afrique. Ian Smillie expliquera la place que ces pierres précieuses ont tenue dans le conflit qui a ensanglanté la Sierra Leone de 1991 à 2001.
Plus tard dans la semaine viendront les témoignages d’une victime des crimes commis par le Front révolutionnaire uni (RUF) et d’un proche de l’ancien chef d’Etat. Ce dernier devrait apporter des éclairages sur le fonctionnement de la machine de guerre Taylor. Une machine qui, en échange de diamants et d’autres ressources naturelles, aurait soutenu le RUF – auteur de terribles exactions, dont les tristement célèbres amputations de membres, d’oreilles ou de nez.
Onze chefs d’inculpations pèsent contre Charles Taylor, dont crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Le premier ex-président africain à être jugé par la justice internationale comparaît pour les atrocités présumées qu’il aurait commises en Sierra Leone entre novembre 1996 et début 2001. S’il est condamné, il purgera sa peine en Grande-Bretagne. Le royaume a en effet accepté de l’emprisonner sur son sol dans le cadre du même accord qui a permis de délocaliser le procès aux Pays-Bas. Une délocalisation que le Liberia estimait indispensable pour préserver la stabilité du pays, où Charles Taylor est soupçonné de toujours avoir une certaine influence.
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