Charles Onana condamné pour minimisation du génocide rwandais


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Charles Onana
Charles Onana

Charles Onana, politologue et journaliste franco-camerounais, paie le prix fort pour ses prises de position controversées sur le génocide des Tutsis au Rwanda. La justice française l’a condamné à une amende de 8 400 euros. Elle lui reproche ses propos jugés négationnistes dans son ouvrage Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise.

Son éditeur, Damien Serieyx, doit également payer 5 000 euros. Cette décision est marquante dans la lutte contre la désinformation historique.

Une œuvre au cœur de la polémique

En 2019, Charles Onana publie « Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise », où il conteste la qualification de « génocide » pour les massacres de 1994. Il dénonce ce qu’il appelle le « dogme » du génocide des Tutsis. De plus, il qualifie la planification de ces massacres de « l’une des plus grandes escroqueries du XXe siècle ». Ces affirmations déclenchent une vive controverse et pousse plusieurs associations de défense des droits humains à déposer plainte.

Des accusations de négationnisme assumées par la justice

Durant le procès, la procureure et les avocats des parties civiles dénoncent une rhétorique qu’ils considèrent comme du « négationnisme pur et simple ». L’utilisation fréquente des guillemets autour du mot « génocide » et la description du massacre comme une « croyance idéologique » illustrent, selon eux, une volonté délibérée de minimiser la gravité des faits.

Une condamnation exemplaire

Le tribunal ordonne à Charles Onana et à son éditeur de verser 11 000 euros à des associations de défense des droits humains. Cette décision s’appuie sur la loi de 2017. Celle-ci réprime le négationnisme de tous les génocides reconnus par la France, y compris celui des Tutsis au Rwanda.

Une vérité historique inébranlable

Entre avril et juillet 1994, le génocide des Tutsis au Rwanda fait près de 800 000 morts, majoritairement des Tutsis mais aussi des Hutus modérés. Le régime extrémiste hutu au pouvoir organise et exécute cette extermination, reconnue par plusieurs juridictions internationales.

Protéger la mémoire contre la désinformation

Ce procès révèle la nécessité de préserver la mémoire collective face aux tentatives de révisionnisme. En condamnant fermement Charles Onana, la justice française envoie un message clair : le devoir de mémoire l’emporte sur toute tentative de falsification historique.

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