Chaque année, les manuels scolaires changent au Cameroun 


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Manuels scolaires
Manuels scolaires

Initialement prévue le 2 septembre 2024, c’est plutôt ce jour, 9 septembre 2024, que les élèves ont repris le chemin de l’école, sur toute l’étendue du territoire national camerounais. Cette rentrée scolaire, tout comme les années antérieures, ne va pas sans susciter, de la part des parents d’élèves, des interrogations. C’est ainsi qu’à côté des autres charges auxquelles font face les parents, il y a le changement des manuels scolaires à chaque reprise des cours.

C’est la rentrée des classes au Cameroun. Et cette année, le gouvernement a instauré le « Matricule unique », à tous les élèves, qu’ils soient du public, privé ou confessionnel, en zone urbaine ou rurale. A ce niveau, il y a blocage, et pour cause, les établissements scolaires dans l’arrière-pays, n’ont pas accès à internet.

« Mes parents gardaient soigneusement tous les manuels »

« Quand j’étais jeune, mes parents n’achetaient pas de manuels scolaires. Déjà à chaque rentrée scolaire, ils ne cessaient de nous rappeler « ne perdez et n’abîmez pas vos livres, car ils vont vous servir et également servir aux autres ». Alors, à la fin de chaque année scolaire, mes parents gardaient soigneusement tous les manuels, lesquels devaient servir les enfants dans différentes classes », déclare l’ingénieur agronome Pascal Y..

« A la rentrée, ils achetaient ou cousaient les cartables déchirés, achetaient les tenues ou rafistolaient les tenues des aînés, achetaient les cahiers, stylos, crayons, gommes, règles, et mettaient à notre disposition, des livres utilisés par les aînés, ou autres membres de la famille », poursuit-il.

« Donner des frissons et des insomnies aux parents »

« Ce que nous observons, depuis plus d’une dizaine d’années, ne peut que donner des frissons et des insomnies aux parents. Qu’y a-t-il qu’à chaque rentrée scolaire, on change les manuels. Et en plus, les nouveaux manuels ne sont toujours pas disponibles à temps. La raison avancée, est l’arrivée tardive des bateaux, transportant ces manuels dans notre pays… J’ai comme l’impression que le gouvernement a marchandé l’éducation », conclut-il.

Pour l’étudiante Marcelline Houga, « les parents, qu’ils aient un ou plusieurs enfants, s’indignent parce que chaque année, on change les livres. Et un enfant n’a pas moins de dix livres. Il est vrai que les prix des manuels sont les mêmes partout ».  « Si les décideurs pouvaient supprimer la politique de rotation du manuel scolaire dans notre pays, cela amènerait les enfants d’avoir tous les manuels exigés et également, ferait du bien à tous », conclut-elle.

Politique de rotation du livre

Selon Apollinaire Ngassa, président du Syndicat national des Libraires et papetiers du Cameroun, « depuis quelques années, le gouvernement a opté pour la politique de rotation du livre. Cela veut dire, qu’après quelques années, on change de manuel dans les cycles primaires et secondaires. La lenteur observée, provient du fait que, ces livres sont écrits par les nationaux, mais imprimés à l’étranger. Dès que le bateau accoste, il y a les formalités à remplir, puis il faut décharger les centenaires, et acheminer les manuels dans les librairies ».

« Nous louons cette initiative du gouvernement. Pour éviter l’indisponibilité des nouveaux manuels, le gouvernement devrait homologuer la liste de ces livres, des mois avant la rentrée scolaire », ajoute-t-il.

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