Le chaos qui règne en Centrafrique inquiète de plus en plus Paris, qui met la pression sur la communauté internationale afin d’y mettre un terme, avant que les autres pays de la sous-région ne subissent les conséquences.
Le chaos qui règne en Centrafrique depuis que les rebelles du séléka ont évincé François Bozizé est un secret de polichinelle. Mais la question est de savoir comment y mettre un terme, d’autant que le pays n’a jamais été un havre de paix. Sauf que la situation est très inquiétante. Les troubles que connait actuellement la Centrafrique ne vont pas se régler aisément. Les pillages à volonté dans la capitale, Bangui, se poursuivent, ainsi que les violences confessionnelles dans le nord, et les déplacements de populations. Sans compter les viols et autres exactions commises sur les femmes et les enfants.
Préoccupé par la situation, le Président français, François Hollande, a tiré la sonnette d’alarme sur la crise en Centrafrique, appelant mardi, dans une tribune lors des Assemblées générales de l’ONU, la communauté internationale à s’alarmer. « Le chaos s’est installé et les populations civiles en sont les premières victimes. Nous devons mettre un terme aux exactions qui prennent également des formes confessionnelles », a-t-il déclaré. La veille, les propos de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avaient encore été plus explicites : « Nous ne voulons pas laisser une situation, déjà très grave, dégénérer avec un État qui n’aurait plus d’État que de nom et qui, par contagion, entraînerait une situation extrêmement difficile dans l’ensemble de la région ».
Pas d’intervention armée en Centrafrique
Toutefois, Paris n’envisage pas de s’engager à nouveau dans un scénario à la malienne, laissant entendre qu’il pourrait augmenter ses effectifs actuellement dans le pays, au nombre de 450, à 700, si s’était nécessaire. Ces troupes, déployées dans l’aéroport de Bangui, sont chargées de protéger les ressortissants français et de les évacuer en cas d’attaque. « Il ne s’agit pas d’une intervention française. Ce ne sont pas des groupes terroristes comme au Mali, mais des bandes qui sèment le désordre et la désolation », a tenu à expliciter François Hollande. La France n’interviendra donc pas en Centrafrique, mais tente de faire pression sur la communauté internationale pour qu’elle renforce la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), dont la première mission est de rétablir l’ordre pour éviter que la situation ne s’aggrave encore. « La Centrafrique est au contact de beaucoup de pays qu’il faut préserver. Il est impérieux de renforcer la Misca », selon Laurent Fabius.
Une aide logistique que Paris fournira sans doute. Mais une chose est sûre, ses troupes n’iront pas sur le champs de bataille. La crise centrafricaine va devoir cette fois-ci se régler entre Africains.