Les Championnats d’Afrique d’athlétisme, qui se déroulent du 21 au 26 juin à Douala, sont censés être une vitrine de l’excellence sportive africaine et une opportunité pour les athlètes de décrocher leurs billets pour les Jeux Olympiques de Paris. Cependant, cette 23e édition a rapidement été plongée dans la controverse en raison de graves problèmes d’organisation.
Ces dysfonctionnements suscitent une vague de critiques dès les premières heures de la compétition.
Des conditions d’accueil déplorables
Dès leur arrivée à Douala, les athlètes ont été confrontés à une série de dysfonctionnements logistiques. Les bus, qui devaient les transporter vers les stades, sont souvent en retard, ce qui les oblige à attendre pendant des heures avant de pouvoir retourner à leurs hôtels. Les starters défectueux et l’absence de solutions de rechange sont également signalés, ce qui compromet la préparation des compétiteurs.
Naomi Akakpo, spécialiste togolaise du 100 mètres haies, a vivement critiqué ces conditions qu’elle juge inadmissibles. « Déjà qu’on a une image pourrie… Au lieu d’essayer de s’élever et de faire de bons championnats, on ne fait que conforter ceux qui nous critiquent », a-t-elle déclaré, pour exprimer une frustration largement partagée par ses collègues.
Changement de stade de dernière minute
À la veille du début des compétitions, la Confédération africaine d’athlétisme a été contrainte de changer de stade en raison de retards dans les travaux de rénovation de la piste du stade de la Réunification. Le nouveau lieu, le stade de Japoma, récemment construit pour la Coupe d’Afrique des Nations 2021, a été choisi en urgence. Hamad Kalkaba Malboum, président de la Confédération, a tenté de rassurer les participants en soulignant que la piste était certifiée de classe 2 par World Athletics. Néanmoins, cette décision de dernière minute a ajouté à la confusion générale.
Témoignages d’athlètes mécontents
Le sprinteur botswanais Letsile Tebogo, recordman d’Afrique sur 200 mètres, a exprimé son mécontentement après avoir attendu longtemps avant de courir sa série du 100 mètres. « Pour la finale, on verra si je cours parce que je me suis échauffé et en une heure j’ai eu le temps de me refroidir. C’est ma santé qui est en jeu », a-t-il averti, pour souligner l’impact des retards sur la performance et la sécurité des athlètes.
Marie-Josée Ta Lou-Smith, athlète olympique ivoirienne, a également dénoncé le manque de fluidité dans les transports et l’absence d’escortes policières pour les déplacements. Son équipe a dû prendre un taxi pour se rendre au stade, une situation jugée inadmissible pour un événement de cette envergure.
Une organisation critiquée de toutes parts
La Confédération africaine d’athlétisme, dirigée par le colonel Hamad Kalkaba Malboum, a été largement critiquée pour son manque de préparation et ses failles logistiques. Des problèmes de visa pour les accompagnateurs et un accueil chaotique à l’aéroport ont exacerbé le sentiment d’abandon parmi les délégations.
Des espoirs de qualification pour les JO mis à mal
Malgré ces défis, certains athlètes maintiennent l’espoir de performances suffisantes pour se qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Le vice-président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme, Bara Thiam, a exprimé sa confiance dans les capacités de ses athlètes, et leur motivation de participer aux JO qui permettra de surmonter les obstacles organisationnels.