L’île Maurice rouvre les négociations avec le Royaume-Uni concernant l’archipel des Chagos, après que le nouveau Premier ministre, Navin Ramgoolam, a exprimé des réserves sur un accord signé en octobre dernier. Cet accord historique prévoyait que le Royaume-Uni reconnaisse la souveraineté de Maurice sur les Chagos, mais permette au Royaume-Uni de maintenir sa base militaire à Diego Garcia.
Cependant, Ramgoolam, qui a pris ses fonctions récemment après une large victoire électorale, a déclaré que l’accord ne répondait pas aux attentes de son pays et a proposé des « contre-propositions » de dernière minute.
Les habitants de Chagos expulsés
Le Premier ministre a souligné que Maurice restait ouverte à un accord avec le Royaume-Uni, mais que le projet présenté après les élections ne serait pas bénéfique à la nation. Bien que les détails des contre-propositions n’aient pas été révélés, Ramgoolam a indiqué que le Royaume-Uni avait répondu récemment et que la réponse était en cours d’examen par le gouvernement mauricien.
Cet accord, qui faisait suite à des négociations entamées il y a deux ans après une résolution de l’ONU, avait marqué une étape importante dans la reconnaissance de la souveraineté de Maurice sur l’archipel, que le Royaume-Uni avait acquis en 1965. Lors de cette acquisition, les habitants, les Chagossiens, avaient été expulsés pour permettre l’installation d’une base militaire américaine.
Bail de 50 ans avait été signé avec les États-Unis
Le Royaume-Uni et Maurice s’étaient mis d’accord pour garantir la poursuite de l’exploitation de la base militaire sur Diego Garcia pendant une grande partie du siècle à venir. Depuis 1965, lorsque le Royaume-Uni a acheté les Chagos pour trois millions de livres, l’archipel est resté sous contrôle britannique après l’indépendance de Maurice en 1968.
Un bail de 50 ans avait été signé avec les États-Unis pour l’utilisation de Diego Garcia à des fins militaires, notamment pendant les guerres en Afghanistan et en Irak. De 1968 à 1973, environ 2 000 Chagossiens ont été progressivement expulsés de l’archipel, un épisode qui reste un sujet de discorde et de lutte pour la reconnaissance de leurs droits.