Le général Jean Félix Akaga, commandant des Forces multinationales de l’Afrique centrale (FOMAC) a déployé un arsenal d’armements et d’hommes venant des Etats de la CEEAC sur la « ligne rouge » de Damara, ville située à 75 kilomètres de la Bangui. Il est question d’assurer une interposition entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et les rebelles de la coalition Séléka, en attendant la tenue prochaine du dialogue entre les deux parties à Libreville au Gabon.
(De notre correspondant)
La ligne rouge de Damara est une manifestation de la volonté des chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), qui le 21 décembre 2012, au Tchad, ont convenu d’assurer l’interposition entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et les rebelles de la coalition Séléka dans la crise centrafricaine en attendant la tenue du dialogue qui aura lieu à Libreville. Le général Jean Félix Akaga est le commandant des Forces multinationales de l’Afrique centrale (FOMAC) à Bangui. Il a indiqué que son institution militaire a reçu mandat de s’interposer entre les FACA et les rebelles. C’est ainsi qu’il a été érigée à Sibut, ville située à 187 kilomètres à l’Est de Bangui, une barrière sous le contrôle des contingents tchadiens de la FOMAC.
Il a fait savoir qu’à Sibut, le mandat qui lui a été donné n’était pas bien défini d’où le second mandat délivré toujours par les chefs d’Etat de la CEEAC au sujet de l’interposition. A ce titre, la FOMAC ne doit laisser ni les FACA, ni les rebelles à franchir la ligne d’interposition jusqu’à la tenue du dialogue de Libreville. Mais, « pour des raisons purement opérationnelles » la ligne rouge a été délocalisée au niveau de Damara, ville située à 75 kilomètres de Bangui. Le général Akaga a rassuré lors d’une descente des journalistes nationaux et internationaux à Damara que « les rebelles ne marcheront pas sur Bangui ».
Evidemment, il y a de bonnes raisons pour croire à la parole du commandant de la FOMAC. Plus de trente véhicules Land Cruiser ont tous été chargés d’armements lourds de tous les calibres. C’est sur une longueur d’une cinquantaine de mètres que ces véhicules alignés au bord de la route, étaient disposés pour accueillir les journalistes, à dix kilomètres de l’entrée de la ville. En outre, d’autres véhicules et des chars sont stockés à la base de la FOMAC, à Bangui. En parallèle, plus de quatre-cents hommes du contingent tchadien étaient déjà basé à Damara avant que 120 hommes du contingent congolais ne les rejoignent le 2 janvier dernier. Par ailleurs, le contingent gabonais qui est arrivé lui aussi, le 1er janvier, est basé au camp de la FOMAC, à Bangui et attend d’être déployé à Damara au moment opportun. Cet effectif sera appuyé par une compagnie de parachutistes camerounais qui devrait arriver instantanément à Bangui.
Le général Akaga a indiqué qu’une éventuelle intervention aérienne est envisageable en fonction de ce que les rebelles de Séléka vont présenter ; si jamais ils attaquent Damara. Et ce, ajoutant que la barrière qui couvre la ville de Damara et ses environs, est tout à fait valable pour le passage des rebelles que des FACA.