Washington, Paris et l’ONU ne cachent pas leur préoccupation concernant la situation en Centrafrique. Le risque que le pays sombre dans un génocide est de plus en plus évoqué. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a pour sa part indiqué, ce jeudi, que le pays était au « bord du génocide ». Pour lui, il y a plus que jamais urgence à agir.
Au départ, seul le chaos centrafricain préoccupait Washington, Paris et l’ONU. Désormais tous évoquent un risque de génocide dans le pays, tant la situation est devenue incontrôlable. Exactions, affrontements inter-ethniques, viols, pillages, sont quotidien en Centrafrique. Dépassées, les nouvelles autorités de transition ne contrôlent plus la situation.
Pour le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, il ne fait pas de doute, « la Centrafrique est au bord du génocide ». Il a tiré la sonnette d’alarme pour agir vite et mettre fin aux exactions en cours. « Aujourd’hui, c’est le désordre absolu, vous avez sept chirurgiens pour 5 millions d’habitants, une mortalité infantile dans certains coins du pays de 25 %, un million et demi de personnes qui n’ont rien, même pas à manger, et des bandes armées, des bandits, etc…», a dénoncé Laurent Fabius.
Même son de cloche pour le Président français François Hollande, qui a appelé la communauté internationale, affirmant qu’« on ne peut pas admettre les exactions en cours et que la communauté internationale doit agir et que la France compte bien prendre sa part de responsabilités ».
De même, le Secrétaire général de l’ONU, dont les lieutenants ont prévenu qu’il y avait un « risque de génocide » en Centrafrique, a également appelé à « une action immédiate », proposant le déploiement de 6 000 à 9 000 Casques bleus. Selon Ban Ki-moon, « il y a un besoin urgent de répondre à la crise avant que la situation n’échappe à tout contrôle et mène à un nombre plus important de victimes. Nous avons une opportunité et la responsabilité d’empêcher ce qui pourrait devenir des atrocités généralisées ».
Face au risque de génocide dans le pays, Washington, qui a déjà pris ses dispositions, a débloqué 40 millions de dollars (30 millions d’euros environ) pour prêter main forte la future force de maintien de la paix de l’Union Africaine. Selon le secrétaire d’Etat John Kerry, « les Etats-Unis ne voient aucune preuve que le gouvernement de transition de la République centrafricaine a la capacité ni même la volonté politique de mettre fin aux violences ». John Kerry a également appelé la « communauté internationale à soutenir la force africaine de maintien de la paix afin de rétablir la sécurité dans le pays ».