Centrafrique : validation du document de politique nationale de lutte contre la corruption


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Le président de la République de Centrafrique, François Bozizé a ouvert les travaux de la validation du document stratégique national de lutte contre la corruption, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. C’était le 19 septembre 2012 en présence des hautes autorités du pays dont le Premier ministre, Faustin Archange Touadéra, le président de l’Assemblée nationale Célestin Leroy Gaombalet, les membres du gouvernement et le président du comité national de contre la corruption, M. Fidèle Ogbami.

(De notre correspondant)

Le comité national de lutte contre la corruption est une émanation de la volonté du gouvernent centrafricain dans le cadre de l’assainissement des finances publiques. Institué par le décret 08.133 du 31 mars 2008, il a pour mission d’élaborer et mettre en œuvre la stratégie de lutte contre la corruption et d’assurer sa distribution auprès des acteurs publics et privés ; Coordonner, superviser et aider à la formulation des différentes actions relatives à la lutte contre la corruption. Ceci dans le but d’engager résolument la République centrafricaine sur la voie de la transparence et de la bonne gouvernance.

La RCA doit en effet, dans une certaine mesure, son sous-développement à ce phénomène de corruption. La quasi-totalité des secteurs de la vie socio-économique et politique est engluée dans la pratique : la douane, la justice, l’éducation, la santé sont les plus affectés, ayant des graves conséquences sur l’économie nationale.

Les assises du 19 au 20 septembre sont consacrées à la validation du document de stratégie de lutte contre la corruption. Les travaux se sont déroulés dans trois groupes thématiques, à savoir le projet de mise en place d’une nouvelle structure nationale de lutte contre la corruption ; mise à jour du corpus législatif adapté aux normes internationales ; comment promouvoir la bonne gouvernance dans les institutions et rendre efficace la prestation des services ; renforcement de la qualité et de la capacité des ressources humaines dans les services publics ; et enfin, développement de la prévention de la corruption dans le secteur privé.

Le document validé par les 14 membres du comité représentant toutes les forces vives de la nation dont les acteurs publics, privés, et ceux de la société civile, a été réalisé avec l’appui des partenaires au développement, notamment l’Union européenne, le Programme des Nations unies pour le développement, l’ambassade de France, la BDEAC.

Ces travaux n’ont pas accouché d’une souris étant donné qu’onze recommandations ont été formulées. Il s’agit de : la mise en place d’une institution indépendante de lutte contre la corruption dénommée Haute Autorité Nationale de Lutte Contre la Corruption (HANLCC), placée sous l’autorité directe du président de la République, chef de l’Etat ; l’adoption par l’Assemblée nationale lors de sa prochaine session d’une loi d’habilitation permettant au président de la République, chef de l’Etat de procéder à la création de la HANLCC par voie d’ordonnance ; la dotation de la nouvelle Haute Autorité à composition tripartite regroupant les personnes issues de l’administration publique, secteur privé et de la société civile, d’un personnel intègre et compétent jouissant d’une bonne moralité des ressources financières, naturelles et logistiques garantissant son indépendance ; la création d’une ligne budgétaire au titre de l’année 2013 pour assurer le démarrage des activités de la HANLCC ; la prise d’un décret fixant le statut particulier et la grille salariale du personnel de la Haute Autorité de Lute Contre la Corruption ; l’amélioration et la mise en conformité des textes nationaux aux normes internationales en matière de lutte contre la corruption ; la formation et le renforcement des capacités des agents de poursuite et de répression de la corruption ; la mise en place de points focaux par secteurs et par régions afin d’accompagner les entreprises et les organisations de la société civile dans l’élaboration de leurs systèmes de contrôle interne ; l’élaboration de codes de déontologie et de charte par secteurs d’activités ou d’entreprises et des organisations de la société civile ; l’élaboration d’un plan de communication dans le secteur cadre de la prévention auprès des entreprises et des organisations de la société civile ; la mise en place d’action de communication spécifique pour la prévention de la cybercriminalité.

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