Centrafrique : une association pour aider les populations menacées par le Séléka


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l’Association des paysans centrafricains (APC) au chevet des
populations en zone Séléka vient de naître à Bangui. Une association qui a pour mission de venir en aide et de réconforter les populations vivant dans la partie de la Centrafrique encore occupée par les combattants de la rébellion. Il s’agit d’une initiative locale du PDG de l’entreprise Lanala-oil, M. Pascal Bida.
koyagbélé qui vient en appoint aux apports des organisations
humanitaires internationale.

(De notre correspondant)

La situation des populations vivant dans les villes et villages occupés par les éléments de la coalition rebelle du Séléka est de plus en plus alarmante. L’incursion de la première mission gouvernementale forte de trois membres du gouvernement d’union nationale, notamment Michel Djotodjia de la Défense, Léon Dibéré de l’Administration du Territoire et Christophe Gazam-Betty de la Communication, au-delà de la ville de Damara, ville dans laquelle est constituée la ligne d’interposition de la FOMAC, a permis de prendre contact directement avec ces populations, du moins celles qui sont sur a ligne de front.

En effet, la situation est plus qu’inquiétante. Même si ces habitants du village Vagué n’ont pas témoigné des violences directes sur eux, il ne reste pas moins vrai que la faim et les conditions de vie difficiles font partie de leur quotidien. « Quand ils (les rebelles du Séléka) étaient rentrés dans le village, nous avons tous fui pour nous réfugier dans les champs et les campements en brousse. Mais lorsqu’ils ont tout mangé dans le village, nos cabris, nos poulets et les réserves y compris les semences, ils sont allés derrière nous en brousse pour demander à tout le monde de revenir dans le village ; alors qu’il n’y a rien à manger », a indiqué une villageoise de Vangué. Un autre habitant ajoutait qu’ « ils sont très nombreux. En peu de temps seulement, ils ont tout mangé. Nous n’avons rien pour le moment ».

Rappelons que le général Arda, le patron de terrain du Séléka a listé 1600 éléments sur place du village. Il ne s’agit là que du coin de la poudre aux yeux sur la situation réelle des populations des zones occupées, car cela va de même pour toute la partie sous contrôle de la rébellion.

Le point culminent qui a conduit à la création de l’Association des paysans centrafricains (APC) a été l’assassinat d’un opérateur économique centrafricain opérant dans la société Lanala-Oil de M. Pascal Koyagbélé à Mobaye (ville du sud-est). Alors que ce dernier était entrain de convoyer du carburant pour la succursale de cette entreprise d’huilerie implantée à Mobaye. Il y a moins d’un an que le malheureux est tombé dans les mains des combattants du Séléka, faisant ainsi une victime de plus. Les responsables de l’entreprise ont pris l’initiative de mettre en place une structure qui aura pour mission, d’ « apporter de l’aide aux populations qui sont dans les régions que les rebelles ont occupées », comme l’a indiqué le Secrétaire Exécutif de l’APC.

Dans cette dynamique, plusieurs vivres et produits de première nécessité sont rassemblés par l’APC en faveur de ces populations. Il s’agit entre autres « de 20 000 savons, 10 000 litres d’huile de palme, des bals de vêtements mobilisés par l’association, ainsi que des dons que certaines personnes de bonne foi ont donné à l’association », comme l’a précisé son Secrétaire exécutif. Il a ajouté que cette aide s’inscrit aussi dans l’optique d’interpeller les Centrafricains, vivant encore en zone de sécurité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, de songer au sort de leurs compatriotes en détresse. Autrement dit : il ne faut pas attendre, les bras croisés, les assistances humanitaires internationales.

Les autorités de Bangui tout comme les responsables du Séléka sont aussi interpellés à prendre conscience du sort des populations en question, et d’en tenir comptes dans leurs prises de position et revendications.

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