La Centrafrique traverse une catastrophe humanitaire. Les organisations non gouvernementales françaises ont lancé un appel , ce mardi, à la Communauté internationale, afin d’éviter le pire.
Dans un communiqué commun, cinq Ong que sont Médecins du monde, Action contre la Faim, Médecins sans frontières, Première Urgence-Aide médicale internationale et Solidarité internationale appellent la Communauté internationale à se mobiliser face la situation humanitaire dramatique du pays. Ils estiment que la Centrafrique est au bord du chaos.
Situation humanitaire préoccupante
La situation humanitaire en Centrafrique est inquiétante selon ces Ong. La population centrafricaine est sous la menace d’une pénurie alimentaire, « les réserves alimentaires sont peu importantes » estime Bérangère Tripon de Solidarité internationale. D’autant plus que ces réserves sont souvent pillées par des nomades ou par la rébellion Séléka, qui a pris le pouvoir en mars dernier. Les récoltes de 2013 ne sont pas suffisantes pour couvrir les besoins alimentaires de la population. Pour Bérangère Tripon, « la récolte ne couvrira qu’un mois de besoins alimentaires alors qu’elle devrait en couvrir au moins six ». De ce fait, la population centrafricaine est sous la menace d’une famine. Par ailleurs, selon Thierry Mauricet , Directeur général de Première Urgence-Aide médicale internationale, « 147 000 personnes sont déjà en restriction alimentaire sévère ». Ce qui représente une part importante de la population centrafricaine estimé à 4.5 millions d’habitants.
La population n’a même plus la possibilité de se soigner, car l’approvisionnement en médicaments et fournitures médicales a été interrompu. L’accès aux soins demeure impossible dans certaines régions. Le paludisme est en recrudescence dans le pays. Rien qu’au premier trimestre, il a occasionné 60.000 consultations. Dans le même temps, la rougeole et la pneumonie gagnent du terrain. Pour le président d’Action contre la Faim, Alain Coutand, la situation des enfants malnutris est préoccupante, estimant que « le nombre d’enfants admis dans nos centres nutritionnels a doublé » par rapport à 2012.
Réaction de la Communauté internationale ?
La Communauté internationale peine à réagir face à la situation humanitaire qui prévaut en Centrafrique. De plus, depuis la prise du pouvoir en mars dernier par les rebelles Séléka, les agences onusiennes et une grande partie des Ong ont fui le pays, à la suite de pillages. Les Ong dénoncent l’insuffisance de la présence des Nations unies, ainsi que le manque de financement de la plupart des bailleurs de fond. D’après les ONG présentes sur place, certains acteurs humanitaires ne parviendraient pas à trouver des fonds quand d’autres conditionnent leurs aides. En effet, certains acteurs humanitaires exigent un retour de la sécurité dans le pays avant d’envisager le versement d’aides. Compte tenue de cette situation chaotique, certains observateurs craignent que le pays devienne le refuge de groupes criminels ou terroriste, si la Communauté internationale ne réagit pas.